Nouveau rebondissement dans l'affaire Capazoo, ce petit Facebook québécois frappé par un litige familial.

Nouveau rebondissement dans l'affaire Capazoo, ce petit Facebook québécois frappé par un litige familial.

Lundi, le camp de l'actionnaire Michel Verville a tenté, encore une fois, de discréditer celui de Luc Verville, mais la tentative a fait long feu.

Les allégations étaient sérieuses: un tiers soutient que Luc Verville a tenté de voler le code source de cette PME internet afin de relancer le site sous un autre nom. Le tribunal s'est donc réuni d'urgence pour apprécier cette nouvelle déposition et voir s'il y a lieu d'agir.

Rappelons que Michel Verville, actionnaire à 64% de Capazoo, soutient que son frère Luc (13%) a comploté pour l'éjecter de l'entreprise. En février, Michel Verville a demandé au tribunal d'intervenir, mais sa requête a été rejetée, faute de preuves.

Cette fois, c'est l'administrateur de systèmes Daniel Dumouchel qui a déposé une déclaration en Cour soutenant que Luc Verville a tenté de transférer le code source de l'entreprise à un groupe dirigé par un certain Alain Lemieux.

En preuve, il a produit un courriel dans lequel il est question d'une proposition entre les deux.

Cette déclaration de M. Dumouchel venait en appui de la requête de Michel Verville demandant que l'actif de Capazoo soit mis sous la protection de la Cour (ordonnance de sauvegarde).

La démonstration du camp de Michel Verville n'a toutefois pas impressionné le juge Robert Mongeon.

«Malgré les arguments, je suis loin d'être convaincu que l'entente du courriel d'Alain Lemieux aurait pour effet de dilapider l'actif de l'entreprise», a dit le juge, qui a rejeté, une fois de plus, la requête du camp de Michel Verville.

Dans le courriel en question, il était proposé que LV Group fasse un partenariat avec AL Group pour reproduire un clone du site Capazoo destiné aux membres d'une organisation appelée World Sports Alliance (WSA).

Plutôt que de conclure à un transfert de propriété, le juge Mongeon a lu dans ce courriel une tentative de Luc Verville d'accroître les affaires de Capazoo, comme l'exige son rôle de chef de la direction.

Joint au téléphone, Daniel Dumouchel a affirmé que des événements récents dans l'entreprise lui avait fait perdre confiance en Luc Verville. Ses suspicions l'ont amené à communiquer avec Michel Verville, dit-il, et incité à faire une déclaration écrite en Cour, hier. Michel Verville, rappelons-le, a été mis à la porte de Capazoo en septembre dernier, malgré sa forte participation (64%).

En réplique, lundi, le camp de Luc Verville a soutenu que Daniel Dumouchel a illégalement accédé au réseau de Capazoo et transféré des courriels de l'entreprise à Michel Verville, moyennant rémunération.

La requête de Michel Verville a donc été rejetée rapidement par le juge Robert Mongeon. Aux arguments voulant que Michel Verville n'ait plus d'emprise sur les actifs de l'entreprise qu'il contrôle, le juge Mongeon a rappelé qu'une assemblée des actionnaires avait été ordonnée pour trancher cette question. L'assemblée aura lieu le mercredi 2 avril et n'est pas publique.

Alain Lemieux est cet homme d'affaires qui a dirigé XL Generation, une entreprise qui a produit des surfaces de gazon synthétique pour les terrains de soccer, notamment pour le Stade olympique.

L'entrepreneur est résidant de Suisse et gère des entreprises dans plusieurs paradis fiscaux, dont Channel Island, la Barbade et les Bahamas.

En novembre 2006, Alain Lemieux a été conjointement poursuivi en dommages et intérêts pour la somme de 11 millions de dollars par les actionnaires d'une entreprise Suisse sous des allégations de représentations fausses et trompeuses.

Le demandeur, XL Generation International, s'est finalement désisté de sa poursuite en mai 2007.

Alain Lemieux a comme assistant Olivier Latulippe, le fils du comédien Gilles Latulippe. Au début des années 2000, Olivier Latulippe a été l'avocat d'un groupe d'entreprises de Luc Verville qui a fermé ses portes et fait perdre des millions de dollars aux investisseurs, selon notre enquête.