«J'obtiens plus de publicité avec les bikinis qu'avec mes gros investissements, ce qui me porte à croire que le sexe vend encore.»

«J'obtiens plus de publicité avec les bikinis qu'avec mes gros investissements, ce qui me porte à croire que le sexe vend encore.»

C'était en mars dernier au moment où bien des Québécois ont pour une des premières fois entendu le nom de George Armoyan. George qui?

Armoyan, comme dans né en Syrie de parents arméniens, puis élevé à Boston et enraciné à Halifax. Simple comme bonjour, non?

C'était en mars, donc, et le président de la firme d'investissement Clarke [[|ticker sym='T.CKI'|]] commençait à perdre patience avec Groupe Bikini Village, lui qui en détenait à l'époque un peu plus de 11% des actions en circulation.

Après avoir obtenu deux sièges au conseil d'administration, M. Armoyan et son groupe semblent avoir retrouvé le sourire et, si on se fie au grand patron de Bikini Village [[|ticker sym='T.GBV'|]], la bonne entente est de retour.

Conscient que l'appel de La Presse Affaires venait hier au moment où Jeffrey Casselman se faisait montrer la porte de Shermag [[|ticker sym='T.SMG'|]] à la suite de l'arrivée de M. Armoyan au conseil d'administration, le grand patron de Bikini Village est prudent.

«Je ne peux pas vous dire que je vis un enfer», confie Yves Simard.

«On poursuit des objectifs communs», explique-t-il.

Les investisseurs actifs comme M. Armoyan «offrent une aide stratégique. Pour certains dirigeants d'entreprise, c'est plus difficile à gérer, ce genre de personnes-là.»

Bikini Village n'est pas la seule entreprise québécoise dans laquelle M. Armoyan a investi. Selon un relevé de Bloomberg, il possède aussi près de 12% de Industries Amisco, un fabricant de meubles de L'Islet, dans Bellechasse.

Il est aussi présent dans Réservoirs d'acier Granby [[|ticker sym='T.GBY.UN'|]], une fiducie de revenus qui a perdu 15% de sa valeur mardi en Bourse.

Lundi soir, l'entreprise a annoncé avoir reçu une offre non sollicitée de la firme de M. Armoyan, sous le prix de la valeur des parts du groupe.

M. Armoyan en possède déjà 23% des parts et vient de prendre à sa charge une dette de 15,75 millions de dollars... pour une entreprises dont la capitalisation boursière s'élevait hier en fin de séance à un peu moins de deux millions.

Le PDG du fabricant de réservoirs se sent-il menacé par un investisseur comme M. Armoyan? «Du tout», dit Pierre Fournier au bout du fil.

L'entreprise de M. Armoyan gère aussi la traverse de Rivière-du-Loup à Saint-Simon.

Il a quelques trophées à son tableau de chasse. Pas plus tard qu'au mois d'août, il annonçait avoir reçu 101,2 millions pour la vente de sa participation dans Versacold.

Avec un profit de 30,6 millions avant impôt. Il est également sorti gagnant de son aventure dans Sobeys. De l'argent qu'il est prêt à réinvestir.

Que cherche-t-il? «Des firmes en détresse, mais pas seulement ça, confiait-il en mars. Elles peuvent être temporairement en disgrâce aux yeux du marché, ou dans le bas d'un cycle économique.»