Le président des Aliments Maple Leaf, Michael McCain, a été choisi la personnalité canadienne qui a le plus marqué l'actualité économique en 2008, selon un sondage mené par La Presse Canadienne auprès des rédacteurs en chef des médias écrits et électroniques du pays.

Le président des Aliments Maple Leaf, Michael McCain, a été choisi la personnalité canadienne qui a le plus marqué l'actualité économique en 2008, selon un sondage mené par La Presse Canadienne auprès des rédacteurs en chef des médias écrits et électroniques du pays.

Faisant montre d'une compassion sincère et d'un sens aigu des affaires, M. McCain a permis au producteur torontois de viandes transformées, responsable d'une éclosion de listériose qui a fait 20 morts au pays l'été dernier, de sortir relativement indemne de l'un des pires empoisonnements alimentaires de l'histoire canadienne.

M. McCain a obtenu 44 voix sur 125 au sondage, suivi de Conrad Black à 29 voix, et du ministre fédéral des Finances, Jim Flaherty, à 25 votes.

Le 23 août dernier, au moment où des directions de la santé publique établissaient un lien entre des dizaines de cas de listériose et des viandes froides Maple Leaf produites dans une usine de Toronto, M. McCain s'adresse aussitôt aux consommateurs dans un message télévisé. Il présente alors candidement ses excuses et ordonne le rappel immédiat de toutes les viandes produites à l'usine de Toronto, même celles qui n'ont pas été liées à l'éclosion de listériose.

On estime que l'éclosion et le rappel des viandes ont coûté à Maple Leaf entre 25 et 30 millions $, en plus de 15 millions $ en pertes de ventes. La valeur du titre de la compagnie est passée de 15 $ en janvier 2008 à 6,54 $ en octobre. Mais l'action a repris peu à peu de la vigueur depuis, et elle oscillait autour de 10 $ en décembre.

Avec son humilité caractéristique, M. McCain, âgé de 50 ans, a refusé de s'attribuer le mérite de la remontée de son entreprise et a même refusé d'en parler d'évoquer une réussite ou un échec.

«Nous pourrons être reconnaissants, si nous nous rétablissons complètement, et nous osons espérer que nous pourrons regagner la confiance des consommateurs, mais ce genre d'événement peut rarement correspondre aux termes de succès ou d'échec ou à des adjectifs comparables, car il s'agit carrément d'une tragédie», a-t-il commenté dans une entrevue à La Presse Canadienne.

Un professeur de marketing à l'école de gestion de l'Université de Toronto estime que la candeur de M. McCain et ses efforts pour souligner les engagements de son entreprise en vue de resserrer la sécurité alimentaire lui ont permis de regagner rapidement la confiance des consommateurs.

«Beaucoup des gestes qu'ils (les responsables de Maple Leaf) ont posés étaient parfaits, techniquement, a expliqué le professeur David Dunne. J'estime qu'ils ont fait tout ce qu'ils ont pu. C'est un modèle pour des entreprises confrontées à des crises. La plupart des entreprises sont vraiment trop lentes à réagir, ont tendance à se cacher et craignent d'admettre leur responsabilité, etc. En comparaison, (le cas de Maple Leaf) constitue un exemple de savoir-faire.»

Dans leurs commentaires, les rédacteurs en chef des médias écrits et électroniques du pays ont loué l'honnêteté et la droiture de M. McCain.

«Sa candeur à une époque où ses contemporains se réfugient derrière des conseillers en relations publiques et des avocats se révélait une façon rafraîchissante de corriger une erreur potentiellement dévastatrice, a écrit Peter Lapinskie, du Daily Observer de Pembroke (Ontario). Je lui fais confiance, en fait.»