Sans l'aide du gouvernement, l'industrie des chevaux de course au Québec mourra d'ici peu, estime le président d'Attractions hippiques, Paul Massicotte. Or, le gouvernement n'a aucunement l'intention d'injecter à nouveau de l'argent des contribuables dans les hippodromes.

Sans l'aide du gouvernement, l'industrie des chevaux de course au Québec mourra d'ici peu, estime le président d'Attractions hippiques, Paul Massicotte. Or, le gouvernement n'a aucunement l'intention d'injecter à nouveau de l'argent des contribuables dans les hippodromes.

Au premier jour de la Commission parlementaire chargée de faire la lumière sur le contrat qui lie Québec à l'entreprise Attractions hippiques, l'impasse semble inévitable.

Deux ans après avoir obtenu par appel d'offres la gestion des hippodromes du Québec par la privatisation des installations, M. Massicotte a placé son entreprise, en juin dernier, sous la protection de la loi sur les arrangements avec les créanciers, pour éviter la faillite.

Criant à l'aide, l'homme d'affaires a exhorté, hier, le gouvernement, par l'entremise de Loto-Québec, à redresser le fonctionnement des salons de jeux Ludoplex, dont la fréquentation est famélique, ce qui engendre des pertes de revenus prévus par Attractions hippiques selon les clauses de son contrat avec le gouvernement.

«Si Loto-Québec n'est pas vraiment ouvert d'esprit à trouver des solutions, ça veut dire que l'industrie est morte, ça veut dire qu'il n'y a pas de futur», a dit M. Massicotte, reprochant aussi au gouvernement d'avoir fait avorter le déménagement de l'hippodrome de Montréal à Laval.

«Le très pauvre rendement des Ludoplex de Québec et de Trois-Rivières de même que l'absence de Ludoplex dans le nouvel hippodrome, dans la couronne nord, ont compromis notre capacité financière et rendu caduc tout le modèle financier prévu dans l'appel d'offres. L'ampleur du manque à gagner nous a bien évidemment forcés, au printemps 2008, à déroger de notre plan d'affaires», a justifié l'homme d'affaires, répondant aux questions du gouvernement qui l'accuse de ne pas avoir rempli ses engagements d'investissements dans les hippodromes.

L'industrie, selon lui, n'a plus que quelques semaines, peut-être quelques mois à vivre avant de disparaître, si rien n'est fait.

Du côté gouvernemental, c'est une fin de non-recevoir catégorique qu'a opposée la ministre Monique Jérôme-Forget à Attractions hippiques. Pas question que le gouvernement investisse un sou de plus, 400 millions de dollars en fonds publics ayant déjà été engloutis en 10 ans dans cette industrie, a-t-elle dit. Selon elle, le problème est plus profond: les Québécois ne parient plus sur les courses de chevaux. «En 1980, il y avait 345 millions de dollars qui étaient pariés au Québec; en 2007, 142 millions», a-t-elle indiqué.

Pas question non plus de revenir sur le concept des Ludoplex, qui imposent des limites aux joueurs pour décourager le jeu compulsif. «C'est une question de santé publique», a rétorqué la ministre.

Pour l'opposition officielle adéquiste, le gouvernement ne semble plus avoir la volonté de voir l'industrie des chevaux de course prospérer. «On sent plutôt que c'est la chronique d'une mort annoncée», a dit le député de Mirabel, François Desrochers.

À la question du député de Vanier, Sylvain Légaré, qui interrogeait la ministre pour savoir si elle croyait toujours en cette industrie, la réponse de Monique Jérôme-Forget a été sans équivoque: «Je ne crois pas aux miracles.»