La Financière Manuvie (T.MLF) a ravi à American International Group (AIG) le titre de premier assureur en Amérique du Nord au chapitre de la capitalisation boursière après que le titre d'AIG eut plongé en raison de pertes et de dépréciations records liées au marché immobilier américain.

La Financière Manuvie [[|ticker sym='T.MLF'|]] a ravi à American International Group [[|ticker sym='AIG'|]] le titre de premier assureur en Amérique du Nord au chapitre de la capitalisation boursière après que le titre d'AIG eut plongé en raison de pertes et de dépréciations records liées au marché immobilier américain.

Selon les prix des actions hier, Manuvie avait une capitalisation boursière de 51,5 milliards US contre 50,3 milliards US pour AIG, une société new-yorkaise. Le titre d'AIG a chuté de 68% cette année comparativement à une baisse de 10% pour Manuvie.

«À ma connaissance, nous n'avons jamais eu au Canada une institution financière qui soit la plus importante au chapitre de la capitalisation boursière», a indiqué Ian Nakamoto, directeur de l'analyse chez MacDougall, MacDougall and MacTier Inc., à Toronto, qui gère des actifs d'environ 4,5 milliards US, y compris des actions de Manuvie.

AIG a perdu 97,6 milliards US en capitalisation boursière cette année tandis que de mauvais paris sur les prêts hypothécaires à risque ont entraîné des pertes nettes de plus de 18 milliards US au cours des trois derniers trimestres. Par contraste, Manuvie n'a pas eu à procéder à des dépréciations de titres de dette. AIG demeure toutefois le plus important assureur nord-américain sur le plan des actifs.

AIG a vendu des swaps pour protéger les investisseurs de pertes sur titres à revenu fixe. Les contrats émis par sa division de produits financiers ont garanti des actifs de 441 milliards US au 30 juin dernier, y compris 57,8 milliards US en valeurs liées aux prêts hypothécaires à risque.

Hier, l'action de Manuvie cédait 66 cents, ou 1,8, à 36,11$ à la Bourse de Toronto. De son côté, le titre d'AIG perdait 1,09$US, ou 5,5%, à 18,78$US à la Bourse de New York. Plus tôt dans la journée, l'action d'AIG avait atteint son prix le plus bas depuis 1995.

Le titre de Manuvie s'est apprécié de 73% au cours des cinq dernières années alors que l'action d'AIG a chuté de 68%. Manuvie a profité de la devise canadienne dont la valeur a bondi d'environ 34% au cours des cinq dernières années par rapport au dollar américain. Ce gain augmente la valeur de la compagnie canadienne en termes de dollars américains.

AIG a embauché Robert Willumstad à titre de PDG en juin dernier en remplacement de Martin Sullivan à la suite de pertes records.

M. Willumstad, 62 ans, examine les activités d'AIG pour améliorer la performance de la compagnie et il songe peut-être à vendre des actifs. Un plan de redressement fera l'objet d'une annonce le 25 septembre prochain, a-t-il dit. AIG a des divisions qui proposent et assurent des prêts hypothécaires et qui investissent dans des titres de cette nature.

Le 7 août dernier, M. Willumstad avait indiqué qu'il ne songeait pas à des acquisitions d'importance en ce moment.

La situation est différente chez Manuvie. Son PDG, Dominic D'Alessandro, 61 ans, a annoncé en mai dernier qu'il pourrait mettre la main sur des assureurs, des banques ou des gestionnaires de patrimoine. M. D'Alessandro, qui est à la tête du premier assureur canadien depuis plus de 15 ans, a orchestré en 2004 le plus gros rachat par une société financière canadienne, soit l'acquisition de John Hancock Financial Services, de Boston, au prix de 13,9 milliards US.