La Chambre des représentants américaine a approuvé hier un vaste plan de sauvetage de l'immobilier destiné à aider à la fois des milliers d'emprunteurs et des organismes de refinancement hypothécaires qui se sont retrouvés dans la tourmente.

La Chambre des représentants américaine a approuvé hier un vaste plan de sauvetage de l'immobilier destiné à aider à la fois des milliers d'emprunteurs et des organismes de refinancement hypothécaires qui se sont retrouvés dans la tourmente.

La Chambre a adopté le texte par 272 contre 152. La loi doit encore être soumise au Sénat, sans doute d'ici la fin de la semaine, puis au président George W. Bush pour signature.

Le plan de sauvetage, provoqué par la plus grave crise de l'immobilier depuis la Grande Dépression de 1929, a été conçu à la base pour aider les emprunteurs étranglés par leurs mensualités, en relevant notamment le plafond des prêts immobiliers qui peuvent obtenir une garantie publique.

L'un des obstacles majeurs à son adoption est tombé hier après que la Maison-Blanche eut abandonné une menace de veto, qui aurait bloqué in fine l'entrée en vigueur du texte.

La Maison-Blanche s'opposait à une disposition accordant près de 4 G$ US aux collectivités locales pour racheter des logements saisis, y voyant un cadeau fait aux banques et courtiers hypothécaires.

Le texte prévoit aussi tout un volet sur Fannie Mae et Freddie Mac, les deux géants du refinancement hypothécaire, qui ont frôlé l'implosion au début du mois et dont la faillite aurait des conséquences incalculables pour l'économie américaine.

D'une part, tous deux seront placés sous l'autorité d'un nouvel organisme de contrôle, aux pouvoirs renforcés. D'autre part, le texte donnera le feu vert au plan de sauvetage mis sur pied par le Trésor il y a une dizaine de jours pour empêcher un naufrage des deux organismes, qui venaient de perdre 50% en Bourse en l'espace d'une semaine.

Les titres de Fannie Mae [[|ticker sym='FNA'|]] et de Freddie Mac [[|ticker sym='FRE'|]] ont poursuivi hier leur redressement entamé il y a une semaine après que les législateurs américains eurent conclu cet accord.

L'action de Fannie Mae a gagné jusqu'à 27% hier et celle de Freddie Mac, 18 %, à la Bourse de New York. Les capitalisations boursières des deux sociétés ont presque doublé depuis le 15 juillet dernier après avoir dégringolé.

C'est que le marché craignait qu'elle n'ait pas suffisamment de capital pour faire face au plus haut taux de défaillance sur prêts hypothécaires en au moins trois décennies.

Les actionnaires et les deux entreprises s'en tirent bien parce que le projet de loi n'oblige pas Fannie Mae ou Freddie Mac à réduire ou à éliminer leurs dividendes si elles obtiennent de l'aide du gouvernement fédéral américain. C'est une décision qui est plutôt laissée à la discrétion du Trésor.

Le projet ne donne pas non plus automatiquement au Trésor un traitement préférentiel par rapport à d'autres actionnaires s'il achète des actions privilégiées des entreprises. En outre, le gouvernement ne peut pas obliger les entreprises à émettre des actions ou à acheter des actions ordinaires.

«Elles profitent d'un bon coussin de sécurité et on leur a signifié que le Trésor n'a pas nécessairement à les empêcher de verser des dividendes ou à mettre un plafond salarial et c'est pourquoi leurs titres s'envolent», a commenté hier Paul Miller, analyste de Friedman Billings Ramsey & Co., à Arlington, en Virginie.

Hier, le titre de Fannie Mae a terminé la session en Bourse à 15 $US, en hausse de 11,86 %, et Freddie Mac, à 10,80 $US, gagnant 11,34 %.