Au moment où le secteur de l'automobile canadien souffre des malheurs nord-américains de GM, Ford et Chrysler, 54 projets de recherche universitaire axés sur l'automobile ont reçu hier un financement totalisant 20 millions de dollars.

Au moment où le secteur de l'automobile canadien souffre des malheurs nord-américains de GM, Ford et Chrysler, 54 projets de recherche universitaire axés sur l'automobile ont reçu hier un financement totalisant 20 millions de dollars.

Ces recherches appliquées sont financées par Auto21, une sorte de partenariat public-privé orchestré par Industrie Canada.

La plupart des projets de recherche sont attribués à des universités de l'Ontario (où est concentrée l'essentiel de cette industrie, depuis que GM a fermé son usine de Boisbriand). Mais plusieurs chercheurs d'universités québécoises ont reçu du financement hier.

«Dans un des six volets de nos recherches, les systèmes et capteurs intelligents (informatique de bord), ce sont des chercheurs d'universités québécoises qui sont à l'avant-plan», note Stephanie Campeau, une cadre d'Auto21, qui ajoute que la coordination de ce volet est faite de l'Université de Sherbrooke.

L'Université de Sherbrooke a obtenu hier du financement pour les recherches en acoustique automobile, en conduite assistée par ordinateur, en transmission sans fil de données informatiques à bord. Elle a aussi obtenu du financement dans un sujet tout autre, la conception de tableaux de bord en magnésium.

L'Université Laval a reçu du financement pour des recherches sur les perceptions visuelles des automobilistes, l'évaluation des aptitudes de conducteurs, ainsi que les procédés de fabrication de matériaux ultralégers.

McGill obtient des fonds pour de sa recherche en fabrication de matériaux composites, tandis que l'Université du Québec à Trois-Rivières obtient un nouveau financement pour tester la sécurité de l'hydrogène en tant que carburant.

Auto21 n'est pas entièrement financé par le fédéral. Seulement 9,5 des 20 millions attribués hier viennent d'Industrie Canada. Le reste vient du secteur privé ou d'autres sources. Le gouvernement ontarien a aussi contribué à Auto21, dont le siège social est dans les murs de l'Université de Windsor, en Ontario, la ville qui demeure le centre de gravité du secteur automobile canadien.

«Le fédéral s'est engagé sur sept ans (il y a trois ans) mais jusqu'à présent, les crédits ont été attribués seulement pour les quatre premières années», dit Mme Campeau. Auto21 travaille pour le moment avec une enveloppe de 23 millions en fonds fédéraux - dont la plus grande partie est déjà déboursée - jusqu'à l'an prochain.

Auto21 ne veut pas révéler quelles entreprises financent quels projets. "Certains de ces projets sont considérés comme des secrets d'entreprises", dit Mme Campeau.

Mais les partenaires privés d'Auto21 sont les cinq grands constructeurs qui ont des usines d'assemblage ou des centres de recherche privés en Ontario, soit GM, Ford, Chrysler, Honda et Toyota. Le grand sous-traitant Magna, par plusieurs de ses filiales, a aussi financé plusieurs projets de recherche appliquée.

«En seulement quelques années, la recherche financée par Auto21 a déjà produit une trentaine de brevets», dit Mme Campeau.