1500 milliards de dollars. C'est le montant des transactions dans lesquelles les avocats canadiens ont participé en 2007. Mais quels cabinets remportent la palme?

1500 milliards de dollars. C'est le montant des transactions dans lesquelles les avocats canadiens ont participé en 2007. Mais quels cabinets remportent la palme?

Le Canada et le Québec sont bien servis en cabinets d'avocats. Huit d'entre eux ayant des bureaux au Québec figurent dans les 100 premiers au monde, dont cinq dans les 30 premiers, pour leur participation comme conseillers juridiques dans des fusions et acquisitions à l'échelle internationale, selon le classement révisé 2007 de Thomson Financial qui vient tout juste d'être publié.

Il s'agit de Davies Ward Phillips & Vineberg (DWPV), Blake Cassels & Graydon (Blakes), Osler Hoskin & Harcourt, Stikeman Elliott, McCarthy Tétrault, Fasken Martineau, Ogilvy Renault et Borden Ladner Gervais. En 2006, seulement six cabinets avec pignon sur rue au Québec se retrouvaient dans le Top 100.

Au premier rang canadien cette année, et 13e mondial, on retrouve DWPV. En 2007, le cabinet a participé à 43 transactions annoncées, mais pas nécessairement encore conclues, pour une valeur totale de 332,5 milliards US. Les avocats de DVWP ont notamment conseillé BCE lors de son processus de privatisation, et sont les conseillers juridiques canadiens de l'australienne BHP Billiton dans sa tentative d'acquérir l'anglaise Rio Tinto, une transaction estimée, si elle aboutit, à 189,7 milliardsUS, selon Thomson.

Une performance impressionnante, compte tenu de la taille de ce cabinet. Avec seulement 233 avocats dans ses bureaux de Montréal, Toronto, New York et Paris, DWPV est loin, en nombre de professionnels, derrière BLG, McCarthy Tétrault ou Gowlings, qui en compte tous environ 700.

"Nous sommes des spécialistes!" donne, en guise d'explications, l'associé-directeur du bureau de Montréal, Pierre-André Themens. Contrairement à d'autres cabinets généralistes, DWPV se concentre sur le "transactionnel". Ici, pas de département en droit du travail ou en propriété intellectuelle, juste des pros en droit de la concurrence, en fiscalité, en fusions et acquisitions, etc.

Pas très loin derrière, on retrouve Blakes. Avec des transactions annoncées de 258,8 milliardsUS, le cabinet se hisse au 20e rang mondial. Pour le nombre de transactions, toutefois, avec 190, Blakes devance tous ses concurrents canadiens.

"Ça fait des années qu'on sème à l'étranger, on commence à en récolter les fruits", dit l'associé Angelo Noce, de Montréal. Avec des bureaux partout au Canada, mais aussi à New York, Chicago, Londres et Pékin, Blakes est l'un des cabinets canadiens les plus présents à l'étranger.

Une présence internationale

La firme a récemment mis sur pied un groupe de pratique sur l'Inde et vise désormais la région du golfe Persique. La semaine dernière, Me Noce était d'ailleurs en visite à Dubaï pour y établir des contacts avec des cabinets locaux. "On s'attend à beaucoup d'investissements de cette région vers le Canada", dit-il.

En troisième place, avec des transactions de 222,5 milliardsUS, Osler. Ce cabinet s'est particulièrement démarqué dans les transactions transfrontalières avec les États-Unis (168, 3 milliardsUS), où, à ce chapitre, il domine tous ses rivaux canadiens. En février, Osler a notamment représenté l'américaine Novelis, avalée en mai par la canadienne AV Aluminum, au coût de 5,8 milliardsUS.

"Nos efforts aux États-Unis commencent à rapporter des dividendes", dit l'associé Robert Yalden, coprésident du groupe national de fusions et acquisitions. Il y a deux ans, le bureau new-yorkais ne comptait que cinq avocats; il y en a près d'une trentaine aujourd'hui.

Avec 174 transactions internationales, d'une valeur de 193 milliardsUS, Stikeman Elliott se retrouve cette année au quatrième rang dans cette catégorie. Mais le cabinet domine largement dans les transactions impliquant des entreprises canadiennes. Premier l'an dernier, premier encore cette année, avec 34,4% des parts de marché.

"Tous nos bureaux ont connu la meilleure année de leur histoire!" dit John Leopold, coresponsable du groupe national des fusions et acquisitions. Même s'il ne s'attend pas à une année aussi spectaculaire, cet associé estime que le cabinet sera tout de même très occupé en 2008, particulièrement dans les transactions impliquant des entreprises de moyenne taille (mid-market).

McCarthy Tétrault a également profité de la vague des fusions en acquisitions. Le cabinet est passé du 44e au 29e rang mondial, avec des transactions totalisant 186,2 milliardsUS, soit près du double de l'an dernier. Le bureau de Montréal a particulièrement été occupé avec la représentation de Rio Tinto lors de son acquisition d'Alcan. "On a mobilisé près de 45 avocats, dont plus de 20 à Montréal seulement", dit Clemens Mayr.

Cet associé ne s'attend pas à une année aussi faste, mais estime qu'il y aura tout de même beaucoup d'activité en 2008, notamment parce que la chute récente des marché boursiers crée des occasions d'achat. "Certaines entreprises trop chères l'an dernier deviennent soudainement attrayantes", dit-il

Retournement de situation

Chez Fasken Martineau, la fusion en décembre 2006 avec le bureau de Londres, Stringer Saul, commence à se faire sentir dans les résultats. Avec 135 transactions d'une valeur totale de 183 milliardsUS, le cabinet a fait un bond prodigieux de 31 places, passant de la 63e position, en 2006, à la 32e cette année.

Parmi les faits marquants, Fasken a notamment représenté la néerlandaise RFS Holdings BV dans l'acquisition de sa rivale ABN-AMRO Holding NV, pour un montant de 98,2 milliardsUS, une des plus importantes transactions dans le monde en 2007.

Claude Auger, associé-directeur pour le Québec, est particulièrement satisfait du nombre de transactions dans lesquelles les avocats ont été impliqués. "Parce que je préfère 100 transactions de 100 millions à 10 de 1 milliard", dit-il, expliquant que la complexité d'une transaction ne dépend pas uniquement des sommes en jeu.

Un autre cabinet qui rebondit cette année est Ogilvy Renault. Absent du Top 100 l'an dernier, Ogilvy se retrouve en 2007 au 71e rang mondial et au septième rang au Canada (parmi les cabinets ayant une place d'affaires au Québec), avec des transactions totalisant 53, 4 milliardsUS. Alcan, Domtar, Bowater, la Bourse de Montréal, BCE, Ogilvy a été, en 2007, de presque toutes les grandes transactions annoncées ou conclues canadiennes.

Mieux, dans la catégorie des transactions conclues concernant des entreprises canadiennes, le cabinet est passé du 20e au cinquième rang mondial, et en troisième position parmi les cabinets canadiens. "Nos efforts de marketing commencent à rapporter des résultats, dit le coprésident, Norman Steinberg. L'an dernier, je n'étais pas très heureux des résultats."

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