Pénurie de main-d'oeuvre ou pas dans Québec-Chaudière-Appalaches, c'est en rangs serrés que les travailleurs de métier répondent à l'appel d'offres d'emplois que vient de lancer le chantier Davie Québec.

Pénurie de main-d'oeuvre ou pas dans Québec-Chaudière-Appalaches, c'est en rangs serrés que les travailleurs de métier répondent à l'appel d'offres d'emplois que vient de lancer le chantier Davie Québec.

«Depuis lundi, 365 personnes ont inscrit leur candidature. C'est comme une ruche. Ça marche à plein gaz. Nous sommes vraiment très contents», a indiqué Eric Sinopoli, un spécialiste en marketing de recrutement d'Ancia, boîte de chasseurs de têtes dont les services ont été requis par Davie.

Le spectre de la faillite loin derrière lui, Davie a cinq navires à construire dans les deux ans qui viennent et il doit au plus vite recruter 400 travailleurs spécialisés, en priorité des soudeurs et des monteurs d'acier.

C'est depuis l'été que l'entreprise de la rue George-D. Davie s'active, au moins 350 travailleurs franchissent quoditiennent ses grilles, mais les listes de rappel sont maintenant épuisées.

Dans ses prévisions, la direction du chantier estime que les effectifs devront s'établir à 900 travailleurs dès cet été.

Dans le propos du constructeur de navire, il apparaît qu'il a toujours en tête l'objectif de redevenir le premier employeur industriel de la région.

«Le recrutement va bon train jusqu'à présent et ça continue. Nous avons bon espoir de combler nos postes», a sans ambages affirmé Michelle Bouchard, qui identifie notamment les salaires offerts par le chantier comme un attrait potentiel.

Ces salaires défoncent dès le départ le plafond des 21 $ l'heure et peuvent encore grimper, Mme Bouchard dixit, «selon les qualifications des travailleurs».

«Il y a pénurie de main-d'oeuvre, oui. Mais la pénurie crée aussi un marché caché de l'emploi», a expliqué pour sa part M. Sinopoli.

«Des 365 personnes qui nous ont soumis leur candidature, il y a des gens qui sortent de l'école. Mais il y a aussi des gens qui ne sont pas heureux dans leur travail actuel et qui voient une occasion d'améliorer leur sort. C'est ça le marché caché de l'emploi», a-t-il précisé.

De l'avis du directeur général de la Société de développement économique de Lévis (CLD), Jean-François Carrier, Davie profiterait de ce dollar au pair avec celui de l'Oncle Sam qui brouille les cartes de l'industrie manufacturière.

«Je soupçonne l'effet du dollar dans le secteur manufacturier. Celui-ci est confronté à un défi majeur. Comme alternatives, il est question de travail partagé, il n'est pas exclu qu'il y ait des mi-ses à pied, il y a même dans l'air des hypothèses de déménagement aux États-Unis.»

«Dans ce contexte, le chantier Davie et son carnet de commande représentent une valeur sûre pour les travailleurs», a-t-il résumé.