Tel que le prévoyaient les analystes, la Banque du Canada laisse son taux directeur inchangé à 3%, mais elle affiche aussi des craintes concernant l'inflation et la croissance économique.

Tel que le prévoyaient les analystes, la Banque du Canada laisse son taux directeur inchangé à 3%, mais elle affiche aussi des craintes concernant l'inflation et la croissance économique.

Après avoir surpris le marché en n'accordant pas une baisse de 0,25 point de pourcentage le 10 juin, l'institution fédérale décide que sa stratégie demeure la bonne pour l'instant.

Dans son communiqué, elle cite «trois grands facteurs» qui ont une influence sur l'économie canadienne. Ce sont «le ralentissement prolongé de l'économie américaine, les turbulences persistantes sur les marchés financiers mondiaux et la forte augmentation des cours de nombreux produits de base».

La banque centrale estime que l'économie américaine et les marchés mondiaux ne lui ont pas réservé de surprises dernièrement.

Par contre, les risques à la hausse pour l'inflation l'inquiètent. «Les prix des produits de base continuent toutefois de dépasser les prévisions antérieures, dit le communiqué. Il en est résulté de nouvelles hausses des termes de l'échange du Canada et du revenu national réel ainsi qu'une modification des perspectives d'évolution de l'inflation dans le monde et au pays.»

En ce qui concerne l'inflation globale, la banque centrale dit qu'elle sera nettement plus élevée que prévu.

«En supposant que les prix de l'énergie évoluent conformément aux cours actuels des contrats à terme durant la période de projection, dit le communiqué, le taux d'accroissement [...] devrait se hisser temporairement au-dessus de 4% et culminer au premier trimestre de 2009.»

La Banque du Canada souligne que les prix de l'énergie se stabilisent et que les attentes d'inflation à moyen terme demeurent bien ancrées. Elle s'attend à ce que l'inflation globale atteigne sa cible de 2% lors des six derniers mois de 2009. L'indice de base (excluant les parties les plus volatiles) se situerait à environ 1,5% pour remonter à 2% au deuxième semestre 2009.

Baisse des prévisions économiques

La Banque du Canada laisse paraître certaines craintes pour la croissance économique, révisant ses prévisions à la baisse pour 2008 et 2009.

Selon les prévisions de la banque centrale, le produit intérieur brut augmentera de 1% en 2008, de 2,3% en 2009 et de 3,3% en 2010.

Auparavant, elle prévoyait une croissance de 1,4 % cette année et de 2,4 % en 2009. Rien ne change pour les attentes de 2010, alors que l'économie recommencerait à tourner à pleine vapeur.

La Banque du Canada souligne que l'économie canadienne a connu un premier trimestre plus faible que prévu (NDLR: un recul de 0,1% du PIB) mais que la demande intérieure croît à un bon rythme. Au deuxième trimestre, toutefois, une légère offre excédentaire est apparue et elle devrait augmenter pendant l'année.

Étant donné plusieurs facteurs comme le degré de détente monétaire et le redressement graduel qui est attendu pour l'économie américaine, le taux de croissance devrait être poussé au-dessus de la production potentielle au début de 2009.

Dans deux jours, la Banque du Canada publiera une mise à jour de son Rapport sur la politique monétaire, qui détaillera son scénario économique.

La prochaine décision sur les taux d'intérêt est attendue pour le 3 septembre.