Pour contrer le ralentissement économique et l'éventuelle récession aux États-Unis et en Ontario, les détaillants misent sur les prix réduits et stimulent les ventes par tous les moyens.

Pour contrer le ralentissement économique et l'éventuelle récession aux États-Unis et en Ontario, les détaillants misent sur les prix réduits et stimulent les ventes par tous les moyens.

Les chaînes peuvent aussi compter sur le huard canadien à parité avec le dollar américain, la réduction de la TPS à 5%, de nouveaux magasins et les marques maison.

Selon une étude de Statistique Canada, publiée mardi, les détaillants ont ainsi amorcé l'année en force dans presque tous les secteurs et la plupart des provinces, malgré le ralentissement de l'économie.

«Ça va définitivement être une année de baisses de prix chez Wal-Mart Canada, assure à La Presse Affaires le porte-parole, Yanik Deschênes. En avril 2008, le détaillant annoncera un grand nombre de chutes de prix.»

Cela s'explique par un travail amorcé depuis longtemps grâce à la parité du dollar canadien. «Là, les prix attendus par les clients sont de plus en plus visibles dans tous les rayons du magasin», souligne Yanik Deschênes.

Le client voit moins l'impact de la baisse de la TPS chez Wal-Mart, par contre, que chez le concessionnaire d'automobiles ou le magasin d'électronique, parce que l'achat moyen est plus petit, dit Yanik Deschênes.

«Future Shop va s'adapter au ralentissement et s'assurer d'avoir les prix les plus abordables possibles», enchaîne le porte-parole, Thierry Lopez.

Comme son secteur de l'électronique et de l'informatique, Future Shop traverse une période de transition et de changement de la gamme de produits.

Il faut vendre les modèles en magasin pour faire de la place aux arrivages, explique Thierry Lopez. Il faut liquider les précédents modèles quand les nouveaux arrivent.

«Les ordinateurs portables ont une durée de vie en magasin de trois à quatre mois. La chaîne doit les liquider avant qu'ils perdent trop de valeur», dit-il.

C'est ainsi que l'électronique se retrouve continuellement en déflation de prix. L'écran plat de 42 pouces se vend à 1100$, comparativement à 2000$ un an plus tôt et le portable, à 600$ au lieu de 800$, poursuit Thierry Lopez.

Pour 2008, Future Shop «demande à ses fournisseurs des prix qui ont de l'allure».

Dans l'automobile, c'est clair: les ventes se sont redressées depuis le début de l'année grâce entre autres à des chutes de prix de 6,8% en février 2008, selon Statistique Canada - la plus forte baisse depuis 52 ans (février 1956) dans la foulée du huard fort.

Les constructeurs, dont Toyota, utilisent le prix de détail suggéré (PDSF), les taux d'intérêt avantageux et les mensualités pour relancer le marché.

Chez Rona, c'est le «festival des ouvertures de magasins», lance de son côté la porte-parole, Éva Boucher.

Après Thetford Mines, Rona va ouvrir des magasins dans les prochains jours, à Candiac et à Halifax, et l'été prochain, en Ontario.

Dans son plan stratégique, Rona a visé pour décembre 2007 des ventes au détail de sept milliards, dit-elle, mais le marché a fini par manquer de souffle et la chaîne a raté sa cible, avec un résultat de 6,2 milliards.

D'ici 2011, afin de dynamiser le marché, Rona va ouvrir d'autres magasins pour pénétrer de nouveaux segments, fidéliser les clients, avec la carte Air Miles et la sienne, et augmenter les ventes de marque privée (au prix moins élevé), de 16% à 20%. «Rona se prépare au ralentissement», dit Éva Boucher.

Malgré la baisse de 8% de l'indice de confiance des consommateurs au Québec, Le Château «demeure confiant pour 2008».

La chaîne va dévoiler sa stratégie, la semaine prochaine, en publiant ses résultats du quatrième trimestre, déclare le vice-président au marketing et aux ventes, Franco Rocchi.

Ce dernier ne précise pas s'il va miser sur les prix, la TPS réduite ou le dollar canadien fort. «Tout sera dit la semaine prochaine. Il y aura des défis à relever en 2008. Chaque année a d'ailleurs ses défis, mais Le Château garde le cap», dit-il.

Contrairement aux États-Unis cette année, le Canada peut compter sur l'emploi, l'immobilier et le huard à parité pour soutenir les ventes au détail, souligne Jean Lambert, directeur de la recherche de l'International Council of Shopping Centres.

«Les centres commerciaux doivent non seulement offrir une gamme de produits alléchants, mais aussi faire attention aux prix.»