Les 120 travailleurs de la scierie Kruger de Parent, en Haute-Mauricie, essuient un dur coup. À peine remis d'une fermeture temporaire de six mois, ils doivent subir un nouvel arrêt de travail, qui sera effectif jusqu'au 24 mars.

Les 120 travailleurs de la scierie Kruger de Parent, en Haute-Mauricie, essuient un dur coup. À peine remis d'une fermeture temporaire de six mois, ils doivent subir un nouvel arrêt de travail, qui sera effectif jusqu'au 24 mars.

Les employés touchés par la mesure ont dû se résigner à ce qui devenait de plus en plus prévisible, compte tenu du contexte toujours aussi critique de l'industrie forestière.

Déjà, on savait que l'usine parentoise, située à 280 kilomètres au nord-ouest de La Tuque, n'arrivait pas à regagner le seuil de la rentabilité, depuis la reprise des activités en septembre dernier.

«Les activités ont cessé le 11 février, et ce, jusqu'au 24 mars, puisque les conditions du marché ont continué de se détériorer», explique le vice-président affaires publiques pour la société Kruger, Jean Majeau.

Cette nouvelle a eu de quoi sonner les quelque 120 salariés de la scierie, qui est le principal employeur de la communauté de Parent.

«On s'y attendait, avec le marché et tout. Mais ça donne un coup», confie le président du syndicat local, Denis Chatillon.

Pour l'instant, une trentaine d'entre eux sont toujours à l'oeuvre, sur un seul quart de travail, pour assurer les activités d'expédition et de rabotage. Mais ceux-ci quitteront leur poste sous peu.

Mauvais moment

La triste annonce survient à un bien mauvais moment. Pour revenir au travail, en septembre, les travailleurs de la scierie parentoise avaient dû accorder à l'employeur des concessions salariales de l'ordre de 10%.

Ainsi, ils espéraient sortir l'usine de la mauvaise posture financière dans laquelle elle se trouvait.

Ce fut en vain. «L'incertitude est de plus en plus grande, surtout qu'on avait amené de l'eau au moulin avec nos concessions», se désole le conseiller municipal titulaire du district de Parent, Michel Lachance, qui est à l'emploi de la scierie.

Fermeture plus longue ?

Par chance, si la plus récente fermeture était d'une durée indéterminée, celle-ci ne s'étalerait que sur quelques semaines. À moins que les doutes du syndicat ne se concrétisent.

«C'est moins pire parce que la direction nous dit que c'est pour six semaines, explique M. Chatillon. Mais si ça ne repart pas après six semaines, ça pourrait être une autre histoire.»

Les craintes du représentant syndical sont d'ailleurs partagées. Michel Lachance ne fonde visiblement pas beaucoup d'espoir en la perspective d'une réouverture à court terme.

«Si la tendance se maintient, probablement que la fermeture va être plus longue que prévue», laisse-t-il entendre.

Kruger n'exclut pas non plus la possibilité de prolonger sa période de fermeture au-delà de la date fixée. Le marché fera foi de tout. «On évalue la situation sur une base quotidienne», indique Jean Majeau.