Quand la décision de cotiser dans un REER est prise, quelques questions peuvent ressurgir.

Quand la décision de cotiser dans un REER est prise, quelques questions peuvent ressurgir.

Emprunter pour investir, est-ce une bonne idée? Comment pourrais-je maximiser ma cotisation? Devrais-je cotiser dans le REER de ma douce moitié?

Le vice-président exploitation et ventes à La Capitale, secteur assurances et rentes individuelles Éric Marcoux, suggère quelques pistes de réponses.

Emprunter pour investir dans ses REER, est-ce une bonne idée?

«On ne peut pas dire que c'est une bonne idée pour tout le monde», met en garde Éric Marcoux.

Il faut tenir compte d'un certain nombre de facteurs que l'on évalue avec un expert financier.

Par exemple, l'âge, le portrait financier, l'endettement et la situation de la personne en terme de REER et par rapport à son régime de retraite doivent être évalués.

Les avantages

Puisque les contributions aux REER sont déductibles d'impôt, emprunter une somme pour investir dans un REER crée un engagement qui améliore la discipline, explique M. Marcoux.

En empruntant pendant une période inférieure ou égale à un an, si la somme perçue au remboursement d'impôt va directement au remboursement de cet emprunt, la dette est minime et le total, facile à rembourser.

Le spécialiste déconseille les emprunts sur une longue période, à moins que l'initiative ne relève d'une stratégie financière particulière.

La dette peut grossir rapidement et devenir difficile à rembourser, prévient-il.

Les lois fiscales actuelles permettent de reporter indéfiniment le solde des cotisations inutilisées de REER. L'emprunt permet d'en profiter et de rattraper le temps perdu.

Par exemple, un jeune travailleur sur le marché depuis quelques années n'ayant jamais cotisé à des REER peut emprunter pour investir 15 000$ s'il a des cotisations inutilisées au moins égales à ce montant.

«La stratégie est intéressante compte tenu du remboursement d'impôt dont il bénéficiera», explique M. Éric Marcoux.

Les risques

Le principal risque d'emprunter pour investir dans un REER est de ne pas avoir la discipline nécessaire pour suivre le «plan de match».

Pour y remédier, M. Marcoux suggère fortement d'utiliser les services de conseillers financiers, très utiles lors de la planification de budgets.

Il faut aussi porter une attention plus particulière au choix du titre de REER dans lequel on souhaite investir.

«Il faut être un peu plus prudent dans la sélection et choisir des placements REER moins risqués», suggère-t-il.

Comment peut-on maximiser sa cotisation?

La cotisation à un REER ne peut pas dépasser 18% du revenu gagné de l'année précédente. Néanmoins, il existe un certain nombre de moyens pour maximiser sa cotisation.

Discipline est encore une fois le mot d'ordre, nous dit Éric Marcoux. La meilleure façon, c'est d'abord d'utiliser chaque année tout l'espace REER disponible, suggère-t-il.

Épargne périodique

L'épargne périodique est un mécanisme par lequel on épargne tout au long de l'année grâce à une somme prélevée directement au salaire que l'on affecte à un investissement REER.

Ce prélèvement est un bon moyen de maximiser sa cotisation. Certaines compagnies offrent aussi un service qui leur permet de ne pas prélever des retenues d'impôt à la source sur ce montant.

L'idée de rattraper le temps perdu en empruntant pour cotiser à son REER permet aussi de maximiser sa cotisation.

«Il n'est jamais trop tard pour cotiser à son REER. L'important, c'est de prendre le maximum qu'on a devant nous et d'essayer de ne jamais créer des espaces inutilisés», recommande le spécialiste.

Remboursement d'impôt

Plutôt que de courir au magasin se procurer le dernier gadget disponible, Éric Marcoux suggère d'utiliser son remboursement d'impôt pour l'investir dans son REER.

Cotiser tôt

Puisque la somme investie dans les 60 premiers jours d'une année peut être déduite dans la déclaration de revenus de l'année précédente, cela donne une longueur d'avance pour investir dans l'année en cours.

L'effort est récompensé, rappelle-t-il.

Plus tôt l'on investi dans un REER au cours de l'année, plus l'on peut bénéficier du rendement de cette même année. La somme sera plus intéressante au bout des 12 mois, assure Éric Marcoux.

Est-ce avantageux de cotiser dans le REER de son conjoint?

Les avantages

Au-delà de 71 ans, il n'est plus permis d'investir dans un REER.

Si l'on a soi-même atteint l'âge limite, mais que notre conjoint est plus jeune, cela permet de prolonger la période d'investissement du REER dans la mesure où l'on a un revenu. Une limite d'âge s'applique aussi au fractionnement du revenu de pension.

On ne peut recourir à cette possibilité que nous offre la loi de l'impôt 2007 qu'à partir de l'âge de 65 ans.

En investissant dans la cotisation du REER de son conjoint avant cet âge, cela permet une certaine forme de fractionnement, du moment que celui-ci a un revenu inférieur au nôtre.

Finalement, investir dans le REER de son conjoint permet, dans certains cas, de réduire la facture d'impôt du couple lorsque le REER est encaissé.

Les risques

Éric Marcoux tient cependant à nous mettre en garde devant deux risques importants liés à la cotisation dans le REER de sa douce moitié.

Lorsqu'on dépose une somme dans le REER de son conjoint, dès lors, l'argent lui appartient entièrement.

De plus, en dessous d'une période de trois ans, si la personne retire la somme, celle-ci est ajoutée au revenu du cotisant et non à celui qui en a bénéficié. Ce qui signifie que vous payerez de l'impôt sur une somme d'argent ne vous appartenant plus.

Les conjoints de fait peuvent perdre beaucoup en cas de séparation. Le montant investi dans le REER de son ex-amoureux lui appartient entièrement.

«C'est un pensez-y-bien!», conclut Éric Marcoux qui souligne cependant que ce risque est partagé pour les couples mariés. La séparation se fait équitablement, à 50% -50%, grâce à la loi sur le patrimoine familial.