De nouveaux avions turbopropulsés se profilent à l'horizon, mais Bombardier (T.BBD.B) estime que son Q400 a encore une bonne longueur d'avance sur la concurrence.

De nouveaux avions turbopropulsés se profilent à l'horizon, mais Bombardier [[|ticker sym='T.BBD.B'|]] estime que son Q400 a encore une bonne longueur d'avance sur la concurrence.

Il y a quelques semaines, l'avionneur brésilien Embraer a fait savoir qu'il évaluait de nouveau l'idée de lancer un nouvel appareil turbopropulsé. La semaine dernière, c'est la firme chinoise AVICI qui a annoncé son intention de construire le MA600, un autre avion turbopropulsé.

Et cette semaine, ATR, principal concurrent de Bombardier dans le domaine de la turbopropulsion, a indiqué qu'il accélérait l'étude d'une nouvelle famille d'avions turbopropulsés. À l'heure actuelle, l'avionneur européen construit deux appareils de 50 places et de 70 places. La nouvelle famille offrirait des versions de 70 à 98 places. Toutefois, il lui faudra de huit à 10 ans avant de prendre son envol.

«C'est du long terme. Nous, c'est aujourd'hui que nous offrons des produits de qualité», a fait valoir le porte-parole de Bombardier Aéronautique, Marc Duchesne.

Il a ajouté que Bombardier venait tout juste de présenter une version modernisée de son Q400, avec un nouvel intérieur et des coûts d'exploitation encore moindres.

Ce sont justement les faibles coûts d'exploitation qui expliquent le nouvel essor des avions turbopropulsés, surtout dans un contexte de prix élevés du carburant. Dans le passé, ces appareils avaient perdu beaucoup de popularité au profit des biréacteurs, mais on voit maintenant des transporteurs, comme Horizon Air aux États-Unis, troquer leurs biréacteurs contre des avions turbopropulsés.

«D'autres acteurs ont abandonné la construction des avions turbopropulsés, comme SAAB, dit M. Duchesne. Maintenant, l'ensemble de la communauté aéronautique se rend compte de la valeur de ces appareils. Nous avons bien fait de persister.»

Il a souligné que Bombardier avait occupé 58% du marché des avions turbopropulsés l'année dernière, livrant 60 appareils sur 104.

L'avionneur étudie maintenant la possibilité d'allonger le Q400 pour en faire un appareil de 90 places, le Q400X. L'avionneur n'a pas encore pris la décision d'aller de l'avant avec ce projet, mais il pourrait profiter du Salon aéronautique de Farnborough, dans une dizaine de jours, pour faire le point.

L'analyste Richard Stoneman, de la firme Dundee Securities, a indiqué que le Q400X avait amplement le temps d'effectuer son décollage avant l'apparition de la nouvelle famille d'appareils d'ATR.

Il s'est aussi interrogé sur la détermination de l'avionneur européen à lancer cette nouvelle famille, notant que la famille actuelle se vendait déjà très bien.

«Pourquoi voudraient-ils investir des sommes énormes pour remplacer des produits qui peuvent compter sur un carnet de commandes de cinq ans? a-t-il demandé. Dès qu'on annonce un nouveau programme, les ventes des modèles plus anciens s'écrasent.»

M. Stoneman ne croit pas non plus que la concurrence de la Chine inquiétera Bombardier outre mesure.

«Est-ce que les Chinois sont capables de construire un avion? Oui, a-t-il affirmé en entrevue téléphonique. Est-ce qu'ils ont déjà construit un avion qui respectait les critères de certification en Amérique du Nord? Non.»