En 2005, les trois MRC desservies par la Régie de gestion des matières résiduelles de la Mauricie ainsi que les Villes de Trois-Rivières et Shawinigan avaient adopté un règlement pour obliger les industries, commerces et institutions (ICI) à prendre part à la collecte sélective des matières recyclables.

En 2005, les trois MRC desservies par la Régie de gestion des matières résiduelles de la Mauricie ainsi que les Villes de Trois-Rivières et Shawinigan avaient adopté un règlement pour obliger les industries, commerces et institutions (ICI) à prendre part à la collecte sélective des matières recyclables.

Au début, la régie avait misé sur l'effort volontaire et la sensibilisation pour inciter les ICI à faire du recyclage.

Toutefois, cette approche n'a fait bouger que 15 à 20 % des 5000 ICI de la région, raconte Yves Groleau, directeur projets et développement à la régie.

Comme elle l'avait annoncé en janvier, la régie passe maintenant aux actes.

Elle a mandaté un de ses employés, Michel Labonté, pour aller rencontrer chacun des ICI de la région.

Près de 80 ICI par semaine reçoivent donc sa visite depuis janvier dernier. Au total, cet exercice devrait durer au bas mot un an.

S'il se rend compte que l'entreprise, le commerce ou l'institution ne récupèrent pas, il émet alors un avis d'infraction, ce qui donne 45 jours pour se conformer à la réglementation.

Chaque visite dure environ 15 minutes parce que les gens ont habituellement des questions à poser. Malgré toute la publicité entourant la question du recyclage au Québec, certains se demandent encore quoi mettre dans le bac bleu.

«C'est la question qui m'est posée le plus fréquemment», raconte Michel Labonté.

À chaque visite, ce dernier remet donc une pochette d'information dans laquelle les ICI peuvent avoir réponse à la plupart de leurs questions.

À la lecture du document, ils prennent conscience qu'ils doivent récupérer exactement les mêmes matières qu'à la maison: le papier, le carton, les bouteilles de plastique, les bouteilles et les pots en verre ainsi que les boîtes de conserve, canettes et papier d'aluminium.

La plupart des ICI ont bien reçu l'inspecteur de la régie, jusqu'à présent. L'idée de se mettre à la récupération sourit aux ICI lorsque ces derniers prennent conscience qu'il est beaucoup plus économique de récupérer que de mettre ses matières aux poubelles.

Jean-François Mathieu, coordonnateur recyclage à la régie, rappelle qu'en 1989, il en coûtait à peine 12 $ pour enfouir une tonne de déchets à Saint-Étienne-des-Grès. Aujourd'hui, il en coûte environ 46 $ la tonne pour mettre des matières aux déchets. Mais il n'en coûte que 25 $ la tonne pour recycler des matières. Un bac de récupération pour les ICI impose une dépense d'à peine 20 $ par mois.

«Quand on fait comprendre aux gens qu'on peut sauver de l'argent en prenant part au recyclage, ils sont plus réceptifs», constate Michel Labonté.

Dans la plupart des cas, dit-il, l'imposition du recyclage dans les ICI n'est pas perçue comme une fatalité à subir. M. Labonté assiste même à des phénomènes d'influence qui incitent les gens à emboîter le pas parce que l'entreprise voisine le fait. «Ou encore l'influence vient des employés», constate-t-il.

De plus en plus, constate Yves Groleau, des entreprises enthousiastes veulent aller plus loin que le simple recyclagle. Elles cherchent des entreprises qui pourraient leur offrir des services plus spécialisés pour des matières recyclables qui ne vont pas nécessairement dans le bac bleu. «Il y a des entreprises qui nous disent qu'elles veulent devenir vert foncé», raconte-t-il.

Un suivi de chaque visite sera fait au terme des 45 jours autorisés par l'avis d'infraction. Déjà une dizaine de suivis ont été réalisés et jusqu'à présent, la réaction est très positive, constate Yves Groleau.