Accord économique avec l'Europe, entente avec la France pour la reconnaissance des diplômes, accord commercial avec l'Ontario, mobilité de la main-d'oeuvre partout au pays: Québec courtisera, en 2008, ses voisins canadiens, mais aussi les pays européens, pour pallier le ralentissement économique aux États-Unis, son premier partenaire commercial.

Accord économique avec l'Europe, entente avec la France pour la reconnaissance des diplômes, accord commercial avec l'Ontario, mobilité de la main-d'oeuvre partout au pays: Québec courtisera, en 2008, ses voisins canadiens, mais aussi les pays européens, pour pallier le ralentissement économique aux États-Unis, son premier partenaire commercial.

Le premier ministre Jean Charest s'est dit optimiste et ambitieux, hier, au dernier jour du premier caucus des députés du Parti libéral en 2008, quant à la réalisation de nombreuses ententes qui permettraient au Québec d'être moins dépendant de son voisin américain.

«L'idée derrière ça, c'est une vision à long terme pour créer un nouvel espace de développement économique pour le Québec, et de prospérité, et de croissance économique», a souligné M. Charest, en conférence de presse, quelques heures avant de s'envoler vers l'Europe pour un séjour qui l'amènera de Paris à Davos, en passant par Londres.

À Paris, le premier ministre rencontrera son homologue français, François Fillon, chargé par le président Nicolas Sarkozy de négocier un accord de mobilité de la main-d'oeuvre avec le Québec, incluant une reconnaissance des acquis.

M. Charest souhaite en arriver à une entente avant la fin de l'année; la signature de ce «traité historique» pourrait coïncider avec la visite du président Sarkozy à Québec pour le sommet de la Francophonie, en octobre.

Mais cette entente nécessitera «des efforts considérables», a concédé le premier ministre Charest, notamment pour convaincre les ordres professionnels québécois de s'adapter.

Le chef du gouvernement entend par ailleurs convaincre ses partenaires européens de l'importance de promouvoir les échanges économiques avec le Canada et le Québec, notamment à l'intérieur d'un éventuel traité transatlantique.

Malgré les signes évidents d'un essoufflement de l'économie américaine, Québec ne prévoit pas de ralentissement de son économie pour l'instant, vu les nombreux projets et dépenses annoncés dans les derniers mois, notamment au niveau des infrastructures, avec des investissements de 30 milliards de dollars sur cinq ans.

Ainsi, les projections de croissance sont maintenues à 2%, et le premier ministre a affirmé ne prévoir ni baisse des revenus de l'État, ni déficit budgétaire, ni augmentation des tarifs pour la prochaine année.

«On va atteindre l'équilibre budgétaire. Il n'y a aucun doute là-dessus. Il n'est pas question de remettre la loi sur le déficit zéro en question», a souligné le premier ministre, qui affirme toutefois que son gouvernement se réserve le droit d'intervenir davantage dans l'économie «si la situation économique évolue».

Secteurs en difficulté

À très court terme, Québec devra continuer de se préoccuper des secteurs de l'économie qui sont en difficulté: forêt et manufacturier, a dit M. Charest.

Ainsi, le ministre des Ressources naturelles, Claude Béchard, rendra public prochainement son livre vert sur la forêt, a promis le premier ministre.

Le gouvernement entend réaliser plusieurs actions dans les prochains mois pour stimuler l'économie et la création d'emplois.

Le mois de mai, notamment, verra l'ouverture des appels d'offres pour 2000 mégawatts d'énergie éolienne, un pan important de la stratégie de développement énergétique du gouvernement.

«C'est beaucoup de jobs pour les régions du Québec, c'est un moteur économique important, a estimé le premier ministre. C'est majeur pour notre volonté de consolider la place du Québec comme une puissance mondiale dans les énergies renouvelables.»

M. Charest a par ailleurs annoncé que son gouvernement mettra en branle ce printemps une politique de retraites progressives, pour permettre aux gens qui le souhaitent de travailler après l'âge de la retraite, sans toutefois les y obliger.

Cette mesure pourrait aider à combler les pénuries de main-d'oeuvre qui s'annoncent dans les prochaines années dans plusieurs secteurs.