Des hausses de prix de 2% et un plan de grande croissance font dire à Gildan (T.GIL) qu'elle pourra livrer des profits en hausse d'au moins 40% en 2008 et de 20% par année à long terme.

Des hausses de prix de 2% et un plan de grande croissance font dire à Gildan [[|ticker sym='T.GIL'|]] qu'elle pourra livrer des profits en hausse d'au moins 40% en 2008 et de 20% par année à long terme.

C'est ce qui ressort de la présentation faite mardi par Laurence Sellyn, chef des finances du manufacturier de vêtements, à la conférence des investisseurs institutionnels tenue à Dana Point, en Californie.

La compagnie montréalaise prévoit que pour l'exercice 2008, elle livrera une augmentation de son profit par action de 43% à 1,85 $ US. Cela comprend un impact de 23 cents des mesures visant à économiser sur la production (comme les délocalisations) et de 31 cents pour l'augmentation du volume des ventes.

La haute direction n'a pas l'intention de chômer afin d'y arriver. Son plan de croissance agressif se fonde sur cinq points principaux.

Le premier, c'est d'aller plus loin dans la pénétration du marché traditionnel de Gildan.

Par exemple, l'entreprise détient 55% des parts de marché de gros aux États-Unis avec ses t-shirts de coton qui ne portent pas d'imprimés. «Nous avons pour cible de faire augmenter cette part de marché à 60%», avance M. Sellyn.

En deuxième lieu, Gildan mise sur l'invasion du monde du détail avec ses produits et sur une percée dans le créneau de la chaussette.

Selon Laurence Sellyn, les conditions du marché sont les mêmes que pour les t-shirts. Il faut faire concurrence sur les prix aux consommateurs, sur les coûts de production et donner de bonnes marges de profit aux détaillants.

«Ce qui est vraiment important, souligne le chef des finances, c'est que nous combinons la production à bas prix avec la qualité uniforme sur un grand volume de produits, tout en incorporant de la valeur ajoutée.»

C'est en plus de pouvoir répondre à la demande avec une chaîne d'approvisionnement efficace, a-t-il ajouté pendant la présentation.

Les acquisitions des fabricants de bas Kentucky Derby Hosiery et V.I. Prewett, en plus d'un «programme de sous-vêtements» qui rendra des produits disponibles au printemps permettent aussi à Gildan de soutenir ses prévisions.

«Gildan a une visibilité significative avec les détaillants à titre de fournisseur à grande échelle de vêtements de base pour la famille, lance M. Sellyn. Nous croyons que nous avons le potentiel pour que nos ventes au détail soient aussi importantes que celles de gros, avec les mêmes marges et la même rentabilité.»

La compagnie met aussi le cap sur la croissance internationale, après avoir vu ses ventes grandir de 35% en Europe et ailleurs lors de l'année fiscale 2007. Gildan cherche à y doubler ses ventes et elle développe des marchés comme le Mexique, le Japon, la Chine et l'Australie.

Toutefois, cette stratégie amène deux autres points cruciaux pour Gildan, soit de pouvoir générer des réductions de coûts et de faire des acquisitions afin de complémenter son offre.

Déjà, la consolidation d'activités et la construction d'installations au Honduras battent leur plein.

«D'ici la fin de 2009, dit Laurence Sellyn, nous devons accroître notre capacité pour soutenir la croissance en 2010 [...] nous nous voyons faire de la fabrication en Asie pour soutenir notre expansion internationale.»

La chasse aux bonnes acquisitions peut vouloir dire que les actionnaires espérant des versements en argent comptant devront attendre. «Nous croyons que nous pourrions commencer à verser un dividende et poursuivre notre stratégie», affirme le numéro deux de Gildan.

«Mais notre première utilisation des flux de trésorerie et de notre pouvoir d'emprunt, ajoute-t-il, est d'investir dans notre capacité pour profiter des occasions de croissance et trouver des acquisitions qui nous permettront de complémenter notre croissance dans le détail et à l'international.»