Avec les prix du houblon et de l'aluminium en hausse, les coûts croissants de l'énergie, et un été inhabituellement frais dans certaines parties du pays, l'industrie canadienne de la bière fait face à une année de sobriété.

Avec les prix du houblon et de l'aluminium en hausse, les coûts croissants de l'énergie, et un été inhabituellement frais dans certaines parties du pays, l'industrie canadienne de la bière fait face à une année de sobriété.

Les brasseries, grandes comme petites, font ce qu'elles peuvent pour faire face à la situation sans refiler la facture aux consommateurs, mais certaines d'entre elles affirment que ce n'est qu'une question de temps avant que les prix augmentent.

«Nous avons jusqu'à présent été en mesure de protéger le consommateur, nous avons été capables d'absorber ces coûts», a indiqué Paul Gautreau, maître-brasseur et vice-président aux opérations de Big Rock Brewery, de Calgary.

«J'ignore pendant combien de temps ça va durer, mais nous allons finir par atteindre le seuil poids/prix, et nous devrons alors partager certains de ces coûts avec le consommateur», a-t-il ajouté.

Les brasseurs doivent actuellement tenir compte de divers facteurs qui affectent leurs résultats financiers.

L'un de ces facteurs est la fin d'une décennie d'offre excédentaire de houblon, ingrédient clé du brassage de la bière.

Les agriculteurs ont abandonné la production de cette plante, de sorte que les brasseurs font maintenant face à une pénurie mondiale.

Parallèlement, les prix de l'aluminium sont montés en flèche, ces dernières années, en conséquence de la demande croissante au sein des économies émergentes telles que celles de l'Inde et de la Chine, cela faisant que les canettes de bière sont de plus en plus coûteuses à produire.

L'industrie brassicole, à l'instar de la plupart des autres secteurs, est également affectée par la forte croissance des frais de transport, découlant des cours élevés du pétrole, tandis que les prix du malt, autre ingrédient essentiel de la bière, sont également en hausse.

Le temps frais observé dans de nombreuses parties du pays, en ce début d'été, a aussi affecté à la baisse les ventes de bière, a indiqué Graydon Moore, directeur financier de Brick Brewing Company, société brassicole de Waterloo, en Ontario.

«C'est parti lentement en mai et en juin, mais avec la chaleur, nous rattrapons le retard», a affirmé M. Moore, ajoutant néanmoins s'attendre à un été dans l'ensemble plus tranquille que d'habitude.

Les grands brasseurs, comme Molson Coors [[|ticker sym='TAP'|]] et Labatt, qui appartient au géant belge de la bière InBev, ne sont pas encore affectés par la hausse générale des coûts, a observé Orin Baranowsky, analyste chez BMO Marchés des capitaux.