À l'heure actuelle, le nucléaire est une énergie qui est moins pire que les autres.

À l'heure actuelle, le nucléaire est une énergie qui est moins pire que les autres.

C'est ce que soutient Louis Hébert, professeur à HEC Montréal spécialisé sur la question énergétique.

«On pourrait dire que c'est la pire énergie mise à part toutes les autres», dit-il avec ironie suivant l'annonce de la réfection de la centrale Gentilly-2 par Hydro-Québec.

Selon lui, cette annonce est importante pour le Québec car celui-ci doit conserver cette option du nucléaire en vue d'assurer la diversification de son portefeuille énergétique.

D'autant plus, dit Louis Hébert, que les derniers projets hydroélectriques se sont élaborés dans la difficulté en raison des différentes oppositions.

Autre point d'importance pour le professeur: le monde vit à l'heure d'une transition énergétique dopée par l'incertitude entourant les prix du pétrole mais également par la montée des énergies propres. Le Québec doit donc s'appuyer sur plusieurs sources différentes pour s'alimenter et «assurer sa stabilité».

«Je ne dis pas qu'il faut développer d'autres centrales, mais surtout maintenir Gentilly-2 à tout le moins», indique M. Hébert.

De toute façon, le nucléaire revient en force. En France, il demeure la principale source d'énergie. D'ailleurs, lors du débat de la présidentielle française entre Ségolène Royal et Nicolas Sarkozy, le sujet avait été abordé abondamment.

Au Canada, de nouveaux réacteurs sont construits en Ontario. La société publique Énergie Atomique du Canada (EACL) et le groupe d'ingénierie SNC-Lavalin ont même demandé l'aide d'Ottawa pour concurrencer le français Areva et l'américain Westinghouse en vue de construire ces centrales.

C'est d'ailleurs l'engouement entourant le nucléaire qui réjouit le professeur Hébert.

«Avec la réfection de la centrale, Hydro-Québec a des billes dans une industrie qui se développe», dit-il.

Quant à la sécurité des centrales nucléaires, M. Hébert souligne que les risques «sont très limités» en raison des avancées technologiques qui rendent les installations plus sécuritaires.

Le seul hic est la gestion des déchets radioactifs, selon le professeur.

«Le plus grand défi du nucléaire est de pouvoir gérer les résidus. Nous ne sommes pas encore capable de le faire», croit le professeur.