Le premier ministre Jean Charest a pris l'initiative de téléphoner directement à Ted Rogers pour sonder l'intérêt du baron canadien des communications à investir dans TQS.

Le premier ministre Jean Charest a pris l'initiative de téléphoner directement à Ted Rogers pour sonder l'intérêt du baron canadien des communications à investir dans TQS.

L'entourage du chef libéral a confirmé la démarche, qui n'a cependant rien donné.

«M. Charest a donné discrètement un coup de fil pour voir si Ted Rogers faisait partie des gens intéressés à déposer une offre. Mais celui-ci n'envisageait pas une telle chose.»

Il n'a pas été possible de savoir quand l'appel a été effectué. «Mais cela s'est fait au moment où il n'était pas clair qu'il y avait des investisseurs intéressés par Télévision Quatre Saisons.»

L'homme d'affaires dont le nom est associé à Rogers Communications [[|ticker sym='T.RCI.B'|]] aurait décliné l'invitation du politicien. Certains croient que le magnat a tout frais en mémoire son infructueuse tentative d'acquérir Vidéotron, en 2000.

À l'époque, le premier ministre péquiste Lucien Bouchard avait bloqué la manoeuvre et la Caisse de dépôt et placement avait massivement investi dans l'entreprise.

Selon nos sources, ce sujet n'a pas été abordé dans la conversation entre les deux hommes. Mais il est plus que probable que M. Rogers a été échaudé par les événements de 2000, convient-on. Sa firme «a perdu du sang dans cette affaire-là», dit-on de façon imagée.

L'appel à Ted Rogers était logique dans la mesure où «pour reprendre un réseau de télévision comme TQS, ça prend des gens qui ont une certaine expertise, qui ont les reins solides. C'est le cas de Rogers», qui possède des réseaux de radio et de télévision au Canada anglais et qui publie aussi au Québec les revues Châtelaine et L'actualité.

Autres dirigeants appelés

Jean Charest a contacté d'autres dirigeants d'entreprise, a aussi appris Le Soleil. Il est plausible que le diffuseur Corus, qui offre du temps d'antenne chaque semaine au premier ministre, soit du nombre.

«Il ne s'est jamais impliqué directement, il n'était pas un négociateur, insiste-t-on. Il essayait de susciter de l'intérêt pour TQS.»

Lorsque les difficultés financières de TQS ont été rendues publiques, le «pire scénario» appréhendé par Jean Charest allait à la fermeture complète du «Mouton noir».

La décision dévoilée par le nouveau propriétaire, Remstar, n'en est pas très éloignée, ont constaté les employés de l'entreprise, mercredi.