La grève chez Boeing n'inquiète pas outre mesure les fournisseurs québécois du géant américain de l'aéronautique.

La grève chez Boeing n'inquiète pas outre mesure les fournisseurs québécois du géant américain de l'aéronautique.

«Les affaires vont comme à l'habitude», a simplement fait savoir Gilles Labbé, président et chef de la direction d'Héroux-Devtek [[|ticker sym='T.HRX'|]].

Héroux-Devtek, entreprise établie à Longueuil, fabrique des composants du train d'atterrissage du Boeing 777, un long-courrier très populaire. Elle fabriquera également des composants du train d'atterrissage du Boeing 787, le Dreamliner. Ce programme connaît déjà deux ans de retard sur le calendrier initial en raison de problèmes de production.

Près de 27 000 ouvriers mécaniciens de Boeing, membres de l'International Association of Machinists (IAM), ont déclenché la grève dans la nuit de vendredi à dimanche. Boeing a fait savoir qu'elle n'assemblera pas d'appareils pendant le conflit de travail.

Or, celui-ci pourrait être relativement long: sur son site internet, IAM recommande aux membres de réajuster dès maintenant leur budget ou de se trouver un boulot à temps partiel.

À Montréal, Mecachrome fait savoir qu'il est encore trop tôt pour évaluer les conséquences d'une longue grève chez Boeing. La responsable des relations avec les investisseurs de Mecachrome, Elina Tea, a affirmé hier qu'il n'y aura pas de conséquences à court terme parce que l'entreprise ne participe qu'au programme du 787 et qu'elle a déjà dû tenir compte des délais qui ont caractérisé ce projet.

«La production due pour cette année a déjà été livrée», a-t-elle déclaré.

Pratt&Whitney Canada, qui fabrique le groupe auxiliaire de puissance du Boeing 747-400, n'a pas exprimé d'inquiétude.

«L'impact est mineur parce que nous ne livrons que quelques groupes par mois, a déclaré le porte-parole de P&WC, Jean-Daniel Hamelin. Si la grève se poursuit, nous redirigerons nos employés vers d'autres chaînes d'assemblage. Nous avons besoin de tout notre monde.»

Chez Alcoa Howmet, à Laval, on indique que Boeing n'a encore annulé aucune commande de pièces.

«Si ça perdure, ça pourrait avoir un impact, mais en même temps, nous avons un portfolio diversifié de produits, a déclaré Stéphane Landry, d'Alcoa. Il n'y aurait donc pas d'impact au niveau de la production, il n'y aurait pas de mises à pied.»

La grève chez Boeing pourrait toutefois avoir des impacts pour Air Canada, qui attend la livraison de deux 777 d'ici la fin de l'année.

«Boeing ne nous a pas avisés qu'ils ne seront pas livrés», a simplement commenté la porte-parole du transporteur canadien, Isabelle Arthur.

Air Canada est déjà en discussions avec Boeing au sujet d'une compensation au sujet du Dreamliner, un appareil qui devrait permettre de grandes économies de carburant. Le transporteur a placé une commande ferme pour 37 de ces appareils, assortie de 23 options. Le premier devait être livré en 2010. En raison des délais de production, il ne devrait être livré qu'en 2012.