Frappés par la hausse de plusieurs de leurs coûts (de 10% jusqu'à 70%), les maraîchers vont devoir augmenter le prix de leurs légumes frais vendus aux supermarchés de 10% à 15%.
Frappés par la hausse de plusieurs de leurs coûts (de 10% jusqu'à 70%), les maraîchers vont devoir augmenter le prix de leurs légumes frais vendus aux supermarchés de 10% à 15%.
Le directeur général de l'Association des jardiniers-maraîchers du Québec, André Plante, peut déjà faire cette évaluation, mais il disposera d'indices encore plus précis dans deux semaines.
Comme il y a une guerre de prix entre les trois chaînes et les Supercentre de Wal-Mart en Ontario, que la concurrence est très forte au Québec et que les supermarchés utilisent des fruits et légumes comme produits d'appel (lost leaders) durant la saison estivale, il reste toutefois à voir quelle part de la hausse des maraîchers sera refilée aux consommateurs, ajoute André Plante.
Par rapport à l'an dernier, les maraîchers subissent un bond de 70% du prix du diesel pour chauffer leurs serres, de 25% pour leurs engrais, de 10% à 15% pour leurs emballages, en plus d'encaisser des hausses dans la même veine pour d'autres matières premières.
«Des maraîchers se plaignent de hausses de factures de chauffage quadruplées en deux ans, indique André Plante. À cela s'ajoute la hausse du coût de transport. Il va falloir que ça se reflète dans les prix de vente, sinon des maraîchers vont devoir fermer ou se regrouper. Ce ne sera pas une hausse de prix sur le dos des consommateurs», assure-t-il.
Les familles québécoises vont devoir d'autant plus augmenter leur budget d'alimentation que les récoltes des légumes surgelés et en conserves vont aussi grimper de 12% à 18%, selon Bonduelle Amérique du Nord (Aliments Carrière, Arctic Gardens, Géant Vert-Green Giant).
Quant aux légumineuses (pois chiches, haricots rouges, lentilles) et au riz, leurs prix bondissent de 100%, selon les entreprises Bonduelle et CLIC.
Gain à l'exportation
Par contre, les maraîchers québécois devraient exporter aux États-Unis 35% de leurs légumes aux dépens des concurrents de la Californie et de la Floride, évalue André Plante.
Le coût de transport d'une cargaison de légumes livrée à Boston devrait passer de 8500$ à 10 000$ si elle est en provenance de la Californie, de 5000 à 6000$ si elle vient de la Floride, mais seulement 1600$ si elle est provient de Montréal.
Les gains des maraîchers québécois sur le marché de l'exportation devraient cependant hausser le risque d'une majoration de prix au supermarché local, explique André Plante.
L'été dernier, les maraîchers d'ici n'ont pu augmenter leurs prix aux chaînes parce que leurs bonnes récoltes ont provoqué une surabondance d'offre au moment où les exportations ont chuté en raison de la hausse du huard canadien, ajoute André Plante.
Le directeur général aura une meilleure idée de l'orientation des prix pour la saison dans deux semaines, quand arriveront les radis, la laitue et les asperges sur le marché.