L'usine Cari-All de Montréal-Est est avant tout une victime de la hausse du dollar canadien et sa fermeture, annoncée le 22 janvier dernier, est irréversible.

L'usine Cari-All de Montréal-Est est avant tout une victime de la hausse du dollar canadien et sa fermeture, annoncée le 22 janvier dernier, est irréversible.

C'est ce qu'affirme jeudi la Caisse de dépôt, devenue actionnaire à 35% du capital-actions de Cari-All en 2005, lors d'une prise de contrôle conjointe avec Omers, le fonds de pension des employés municipaux de l'Ontario.

Cari-All va désormais concentrer toute sa production dans sa deuxième usine de Newton, en Caroline du Nord.

Quelque deux cents employés, qui travaillaient pour le fabricant de chariots d'épicerie et d'ensembles de manutention dans l'est de Montréal, sont touchés par la mesure.

«La Caisse a fait appel à des ressources externes pour tenter de trouver des solutions alternatives à la fermeture, explique la Caisse dans un communiqué en voulant se défendre d'immobilisme.

«Toutefois, celles-ci ont toutes confirmé l'écart important et irréversible de près de 30 % des coûts de production entre l'usine de Montréal et celle de Caroline du Nord», ajoute-t-elle.

La Caisse affirme avoir retardé la décision de fermer l'usine au conseil d'administration, mais seul un huard à 85 cents US aurait permis de la revoir.

«Outre la forte hausse du dollar canadien au cours des dernières années, des économies d'échelle et une situation géographique proche d'un marché à la croissance organique assuraient à l'usine Cari-All de la Caroline du Nord un avantage insurmontable», a expliqué Gilles des Roberts, porte-parole de la Caisse, à LaPresseAffaires.com.

Ni les salaires ni l'organisation du travail ne seraient en cause dans le manque de concurrence de l'usine, souligne M. Des Roberts.

Le syndicat en colère

« Les entreprises québécoises vont désormais s'approvisionner en chariots d'épicerie auprès d'une entreprise québécoise qui produit à partir des États-Unis.

«Nous avons été placés devant un fait accompli.

«Il n'est même question de les aider à trouver une solution pour continuer à produire des chariots d'épicerie et des étagères en sol québécois», affirme de son côté Yves Primiano, président de l'unité syndicale de la FTQ chez Cari-All.

Le syndicat de Cari-All prévoit d'ailleurs de manifester jeudi après-midi devant les bureaux de la Caisse à Montréal contre la fermeture.

«L'entreprise refuse d'ouvrir ses livres», déplore Yves Arseneau, du Syndicat des Métallos, critique du manque de transparence de la Caisse.

Une relance?

La Caisse dit cependant chercher des solutions pour relancer l'usine, moderne, de Montréal-Est à d'autres fins.

Des pourparlers sérieux seraient en cours avec le Fonds FTQ pour trouver à l'usine une autre vocation et un autre exploitant.

Avec une production basée sur le fil de fer, l'usine pourrait facilement être reconvertie vers d'autres buts, affirme M. Des Roberts.

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