L'industrie forestière du Nord-du-Québec pourrait bien s'apprêter à connaître des jours sombres, ayant vu mercredi son territoire de coupe encore une fois réduit.

L'industrie forestière du Nord-du-Québec pourrait bien s'apprêter à connaître des jours sombres, ayant vu mercredi son territoire de coupe encore une fois réduit.

À la suite du rapport Coulombe, le Nord, qui englobe la région de Chibougamau, avait déjà perdu au cours des dernières années 28%, en moyenne, de possibilité forestière, et le Forestier en chef a fait passer cette réduction à 37% mercredi.

Il est encore trop tôt pour dire précisément quel sera l'impact pour l'industrie de la région et évaluer combien d'emplois seront menacés, en raison de cette baisse additionnelle de 9% de la possibilité forestière.

Cependant, le ministre des Ressources naturelles, Claude Béchard, juge la situation assez préoccupante pour convoquer à son bureau, à Québec, mardi prochain, toutes les personnes concernées: maires de la région, représentants des travailleurs et industriels.

À cette occasion, il fera le point sur l'impact concret des nouveaux calculs de possibilité sur les industries de la région qui s'approvisionnent dans certaines des 15 unités d'aménagement du vaste territoire de la Paix des Braves, du nom de l'entente conclue entre Québec et les Cris.

Comme la baisse annoncée est une moyenne, la quantité réelle de matière ligneuse rendue disponible à l'industrie pour les cinq prochaines années pourrait bien être inférieure de 10 ou 15%, voire davantage, par rapport à la situation actuelle dans certaines unités, compliquant d'autant les choses pour les usines de la région.

«C'est inquiétant pour l'avenir pour toutes les entreprises. C'est pour ça que je veux les voir pour leur communiquer ces chiffres-là» et voir les scénarios pour chacune des entreprises à partir de là, a-t-il déclaré, en point de presse.

Mais tout en reconnaissant que la nouvelle situation ainsi créée était préoccupante, le ministre Béchard a dit qu'on était quand même loin de «l'hécatombe» annoncée par le syndicat des travailleurs de Chantiers Chibougamau, au cours des dernières semaines.

«Des gens disaient que ça allait être 30, 35% de plus, jusqu'à 60%! On est à 28, plus neuf. On est à 37. On n'est pas à 60, on n'est pas à 70, on n'est pas à 80», a ajouté le ministre.

L'annonce du Forestier en chef, Pierre Levac, survient alors que Chibougamau a vécu plusieurs jours de tension, à la suite de la barricade dressée par des travailleurs de l'entreprise Chantiers Chibougamau sur la route 167, dans le but de forcer le ministre Béchard à fournir des garanties d'approvisionnement en bois à l'usine.

Cette usine de transformation du bois compte 700 travailleurs, ce qui représente environ le tiers de toute la masse salariale totale de la ville de Chibougamau.

Mais Chantiers Chibougamau devra patienter jusqu'à mardi avant de savoir précisément quelle sera la quantité de matière ligneuse à laquelle elle aura droit d'ici 2013.

Les nouveaux calculs entrent en vigueur dès le 1er avril, mais le processus pourrait prendre un an avant d'être pleinement complété.