La situation financière de l'imprimeur Quebecor World (T.IQW) se complique davantage, après qu'il a raté mardi soir une importante échéance de remboursement de 125 M$ US requise par ses banquiers.

La situation financière de l'imprimeur Quebecor World [[|ticker sym='T.IQW'|]] se complique davantage, après qu'il a raté mardi soir une importante échéance de remboursement de 125 M$ US requise par ses banquiers.

Cette échéance découlait d'un sursis financier qui a été négocié à la toute fin du mois de décembre entre l'imprimeur et ses banquiers, qui sont inquiets de sa solvabilité et du sort de plusieurs centaines de millions de dollars en titres de dette.

Selon Quebecor World, la transgression de cette échéance, mardi, ne devrait pas se traduire «nécessairement» par des mesures spéciales de la part de ses banquiers, lit-on dans un communiqué publié en soirée.

Le syndicat bancaire de l'imprimeur, dirigé par la Banque Royale, est désormais en meilleure position de réclamer son dû à l'entreprise, ainsi que d'importants frais de renonciation des contrats de financement.

À ce propos, Quebecor World soutient avoir demandé à ses banquiers un sursis additionnel d'une semaine, en plus d'une réduction des frais de renonciation afin de "«préserver ses liquidités».

Mais dans l'immédiat, l'imprimeur a décidé de surseoir à un paiement d'intérêt de 19,5 M$ US qui était exigible immédiatement pour un lot de 400 millions US en billets de premier rang à 9,75%, échéant en 2015.

Encore là, la direction de l'imprimeur soutient que cette «omission de paiement» ne correspond pas à un «manquement immédiat» à l'égard de ses obligations financières, parce qu'elle aurait «un délai de 30 jours pour y remédier».

Mais cette interprétation de Quebecor World restera à vérifier auprès de ses principaux créanciers, à qui elle doit collectivement un peu plus de 2 milliards de dollars.

Et si le bras de fer avec ses banquiers s'aggrave, l'imprimeur pourrait être contraint de se déclarer insolvable et de se placer sous la protection de la loi.

Quant au renflouement d'urgence de 400 millions concocté depuis vendredi dernier par sa société mère, Quebecor Inc., et un partenaire torontois, le fonds Tricap Partners/Brookfield, il demeure aussi assujetti à l'accord des banquiers de l'imprimeur.

Selon les informations partielles divulguées à propos de ce plan extraordinaire de refinancement, il nécessitait l'assentiment des principaux fournisseurs financiers de Quebecor World avant 21h ce soir (mercredi) pour suivre son cours.

Cet assentiment impliquerait aussi pour les banques une cession partielle de leurs privilèges de créanciers de premier rang de Quebecor World.

En Bourse mardi, les investisseurs accordaient bien peu de crédibilité à une telle concession de la part de ses banques.

Les actions de l'imprimeur ont culbuté de 42% à seulement 47 cents chacune, un nouveau creux historique.