La firme de comptabilité et de consultation d'affaires RSM-Richter, de Montréal, a fait hier un autre pas dans son plan visant à prendre plus de place dans le marché francophone des services comptables. Richter a annoncé hier une fusion avec le cabinet de comptabilité Chamberland-Hodge (CH), firme de la rue Saint-Jacques établie en 1985 qui a une forte clientèle de PME à capital fermé détenues par des entrepreneurs francophones.

La firme de comptabilité et de consultation d'affaires RSM-Richter, de Montréal, a fait hier un autre pas dans son plan visant à prendre plus de place dans le marché francophone des services comptables. Richter a annoncé hier une fusion avec le cabinet de comptabilité Chamberland-Hodge (CH), firme de la rue Saint-Jacques établie en 1985 qui a une forte clientèle de PME à capital fermé détenues par des entrepreneurs francophones.

Denis Chamberland et Robert Hodge, deux francophones, se joindront au conseil d'administration de RSM-Richter (qui compte déjà Yves Vincent et Paule Bouchard). Eux et les quatre autres associés de CH deviendront associés chez RSM. Les 43 employés de CH emménageront dans les locaux de RSM, à la Place Alexis-Nihon, a dit hier Denis Chamberland.

Avec 400 employés juste à Montréal (elle en a 300 autres à Toronto et Calgary), RSM est 10 fois plus grande que CH. Mais ce n'est pas une de ces fusions annoncées qui se révèlent avec le temps des acquisitions, ont dit M. Chamberland et le principal partenaire chez RSM, Steve Rosenhek.

"C'est une vraie fusion. Leurs partenaires vont avoir les mêmes contrats, droits, revenus et responsabilités d'investissement que nous", dit M. Rosenhek.

RSM-Richter estime qu'elle avait déjà une forte présence, dans les milieux d'affaires francophones, dans la consultation d'affaires (finance, restructuration, insolvabilité et vérification diligente). Elle a géré des dossiers d'insolvabilité qui ont fait la manchette (Steinberg, le Marché Central, Jetsgo).

Mais elle cherchait depuis plusieurs années à accroître cette présence francophone dans son secteur central, celui de la pure comptabilité et la vérification, a dit M. Rosenhek: "C'est un sujet de discussion depuis plusieurs années, à l'interne. C'est devenu la priorité No 1 à la fin de 2007; au conseil d'administration, nous appelons ça l'Initiative Québec inc.", a dit M. Rosenhek.

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RSM-Richter avait lancé il y a deux ans une campagne publicitaire sur des panneaux-réclame, sur le bord des autoroutes. On en verra cette année au Centre Bell, dit M. Rosenhek.

Mais ironiquement, c'est l'affaire Norbourg et encore le domaine de l'insolvabilité qui a fait de RSM-Richter un nom très connu dans l'opinion publique québécoise.

Le syndic Gilles Robillard a mené l'enquête juricomptable qui a mené à des poursuites en recouvrement bien avant les accusations pénales et criminelles.

Fait moins connu, c'est aussi M. Robillard qui a fait l'an dernier l'enquête juricomptable pour Élections Canada dans le dossier des dépenses électorales du Parti Conservateur.

L'évolution de RSM-Richter, fondée en 1928 sous le nom Richter-Usher-Vineberg, ressemble à celle de Montréal. Dans une conversation typiquement montréalaise où l'on saute du français à l'anglais, c'est Rosenhek qui la ramène systématiquement au français.

"On engage entre 25 et 30 personnes par année et plus de la moitié d'entre eux viennent de l'UQAM ou des HEC", dit M. Rosenhek.

Selon John Swidler, le prédécesseur de M. Rosenhek à la barre de RSM-Richter, la fusion avec Chamberland-Hodge suit l'évolution de RSM mais aussi celle de Montréal.

Masse critique

"Même en comptabilité et la vérification, nous sommes connus et très enracinés ici, ce n'est pas comme si on débarquait du Kentucky du jour au lendemain, dit-il. On faisait déjà affaire à Montréal avec la Caisse de dépôt, avec la Banque Nationale et avec le Fonds de solidarité. Mais avant, est-ce que ces grandes organisations nous auraient envoyé des clients en comptabilité à Saint-Jean-sur-Richelieu ou à Québec? Je ne crois pas.

"Mais maintenant, oui. Nous avons la masse critique qu'il faut."