La Banque centrale européenne (BCE) a décidé comme prévu jeudi de laisser son principal taux directeur inchangé à 4,25%.

La Banque centrale européenne (BCE) a décidé comme prévu jeudi de laisser son principal taux directeur inchangé à 4,25%.

Le président de la BCE, Jean-Claude Trichet, doit expliquer en détail le choix du conseil lors d'une conférence de presse à partir de 8h30 (heure de Montréal), a indiqué un porte-parole de l'institution.

Il doit aussi dévoiler les nouvelles prévisions de croissance et d'inflation de la BCE, très attendues car elles livrent en général des indices sur le cap que pourrait prendre la politique monétaire dans les mois à venir.

Après le recul du produit intérieur brut des Quinze au deuxième trimestre comparé au premier, les économistes parient sur une révision en forte baisse des projections de croissance pour cette année et l'an prochain. Il y a trois mois, elles s'élevaient respectivement à 1,8% et 1,5%.

Les marchés seront à l'affût de tout commentaire du Français sur la conjoncture, alors que les menaces de récession augmentent. Il devrait toutefois rester très ferme sur les risques d'inflation, alimentés notamment par les salaires, et réaffirmer que la BCE a une mission prioritaire: la lutte contre l'envolée des prix, destructrice de pouvoir d'achat et donc défavorable à la croissance.

Aidée par la détente des prix du pétrole, l'inflation commence toutefois à marquer doucement le pas -le taux provisoire pour août s'est élevé à 3,8% après les pics de 4% les deux mois précédents-. C'est toujours le double de l'objectif de la BCE mais la tendance semble être au ralentissement.

Du coup, les pressions politiques pourraient s'intensifier au fur et à mesure que les pays de la zone euro s'enfoncent dans la crise. La France a déjà relancé ses critiques.

Jeudi, le ministre belge des Finances, Didier Reynders, a estimé que la BCE devait pouvoir «à terme» décider d'une baisse de taux pour aider l'économie. «Si l'inflation reflue, si les prix reculent sur les marchés pétroliers, il faut éviter que la politique monétaire n'empêche toute croissance un peu consolidée» en maintenant des taux directeurs trop élevés, juge-t-il dans un entretien à La Croix.

La Banque d'Angleterre a elle aussi annoncé jeudi un nouveau statu quo monétaire. Son principal taux reste ainsi à 5%.