La hausse rapide du prix du pétrole et le ralentissement de l'économie nord-américaine devraient nuire aux résultats du deuxième trimestre des compagnies ferroviaires et de camionnage, estime un analyste de la Banque Royale, Walter Spracklin.

La hausse rapide du prix du pétrole et le ralentissement de l'économie nord-américaine devraient nuire aux résultats du deuxième trimestre des compagnies ferroviaires et de camionnage, estime un analyste de la Banque Royale, Walter Spracklin.

La diminution des volumes des cargaisons, l'impact des taux de change étrangers et les importantes inondations dans certaines régions du Midwest américain ont engendré un certain pessimisme à l'approche de la publication des résultats financiers du secteur, qui débutera dès lundi.

Dans un rapport destiné aux investisseurs, M. Spracklin prévoit que les compagnies ferroviaires canadiennes présenteront un rendement inférieur à celui de leurs homologues américains, citant notamment les cas de la Compagnie des chemins de fer nationaux du Canada (CN) et du Canadien Pacifique (CP).

L'analyste prévoit que le bénéfice par action du CN [[|ticker sym='T.CNR'|]], dont le siège social se trouve à Montréal, chutera de 10,5% par rapport à l'an dernier, pour s'établir à 85 cents. Du côté du Canadien Pacifique [[|ticker sym='T.CP'|]], situé pour sa part à Calgary, le bénéfice par action devrait baisser de 6,5%, à 1,05 $.

En revanche, la compagnie Burlington North Santa Fe devrait augmenter son bénéfice par action de 8%, à 1,30 $ US, par rapport à 1,20 $ US l'an dernier.

Les analystes interrogés par la firme Thomson Financial prévoient, en moyenne, que le CN déclarera un bénéfice par action de 87 cents, lundi, tandis qu'ils estiment que le CP en affichera mardi un de 1 $.

Les surcharges pour le carburant et les hausses de prix devraient cependant contribuer à une croissance des revenus de 3,8% pour le CN de 3,6% pour le CP.

Le secteur des produits forestiers constitue la principale préoccupation du CN, puisque la production a drastiquement chuté en raison de la crise immobilière aux États-Unis. Ce secteur représente 22% des revenus de la compagnie de chemin de fer.

Des volumes de céréales moins importants que prévu ont quant à eux causé une baisse du volume total de ces marchandises de 1,7%du côté de CP. Le transport des céréales comptait pour 21% des revenus de l'entreprise en 2007.

M. Spracklin s'est même inquiété de voir les résultats des chemins de fer terminer en deçà de ses prévisions.

L'analyste a souligné que les compagnies devront être patientes avant de voir l'effet des surcharges sur le prix du carburant compenser l'augmentation importante du prix du carburant.

De faibles volumes de cargaison ont déjà été rapportés dans plusieurs secteurs, comme ceux des céréales, des produits chimiques, des automobiles et des produits métallurgiques, a-t-il ajouté.

Malgré tout, l'action du CN continue d'être un bon investissement dans le secteur des chemins de fer en raison de son faible cours, a noté M. Spracklin.

Le triste aperçu menace également les compagnies de transport par camion, qui sont toujours malmenées par un environnement d'exploitation très difficile.

Le prix du carburant gruge les bénéfices des sociétés et la vigueur du dollar canadien nuit aux livraisons qui traversent la frontière américaines, ce qui ne permet pas d'entrevoir de facteur stimulant qui pourrait aider les camionneurs, a indiqué M. Spracklin dans son rapport.

Les acquisitions devraient cependant faire bondir les revenus de TransForce de 10,7% au cours du trimestre.

Les analystes s'attendent à ce que la compagnie québécoise, qui était jusqu'à récemment une fiducie de revenu, déclare le 29 juillet une chute de ses bénéfices de 26%, à 23 cents l'action.

La direction de TransForce a pour sa part indiqué être sur la bonne voix pour atteindre ses prévisions de 2008, malgré les conditions difficiles du marché.