Les députés de la Chambre des communes ont tenu hier en soirée un débat d'urgence sur la fluctuation des prix de l'essence à la demande expresse du Bloc québécois.

Les députés de la Chambre des communes ont tenu hier en soirée un débat d'urgence sur la fluctuation des prix de l'essence à la demande expresse du Bloc québécois.

C'est la porte-parole du Bloc québécois en matière d'industrie, la députée de Trois-Rivières Paule Brunelle, qui en a fait la demande en après-midi, obligeant le président de la Chambre, Peter Milliken, à répondre sur-le-champ.

Mme Brunelle a fait valoir que les prix à la pompe explosaient littéralement en ce moment, ayant passé de 1,08 $ en janvier à 1,39 $ dans la région de Trois-Rivières en avril. La députée a souligné aussi que le prix du brut grimpait à toute vitesse. «De 95 $ US en janvier, a-t-elle rappelé, il est passé à plus de 120 $ US le 14 mai 2008.»

Mme Brunelle et le Bloc craignent que cette tendance se poursuive et que le baril se transige à plus de 130 $ US en juillet 2008.

«Nous sommes dans une période où les gens planifient leurs vacances d'été, a fait valoir Mme Brunelle. Le prix de l'essence, qui ne cesse de monter, perturbe la saison touristique et nous craignons beaucoup pour les régions plus éloignées comme la Gaspésie et le Saguenay-Lac-Saint-Jean.»

Le président de la Chambre, Peter Milliken, a accordé le débat d'urgence en affirmant que Mme Brunelle avait présenté «de bons arguments» pour le justifier.

Le Bloc tente également de faire adopter aux Communes, malgré l'opposition du gouvernement, un projet de loi qui modifierait la loi sur la concurrence et permettrait au commissaire à la concurrence de déclencher de son propre chef des enquêtes afin de savoir s'il y a collusion entre les pétrolières pour fixer les prix, notamment à l'étape du raffinage.

Mais ce projet de loi, à l'étape du comité, a été reporté «aux calendes grecques», comme l'a souligné à La Presse Mme Brunelle.

«Tous les autres partis ont voté contre la voie rapide pour l'adoption de ce projet de loi avant l'été, affirme la députée. Avec ce débat d'urgence, je veux influencer le débat, je veux que l'on en parle davantage sur la place publique. Les consommateurs s'attendent à ce que les politiciens fassent quelque chose. Après, je pourrai revenir au comité et reformuler ma demande. Je veux forcer le jeu.»