Le boom des métaux de même que les prochains départs à la retraite annoncent une pénurie criante de mineurs.

Le boom des métaux de même que les prochains départs à la retraite annoncent une pénurie criante de mineurs.

À elle seule, la mine Langlois pourrait embaucher entre 70 et 100 travailleurs de plus, indique Bertrand Boivin, vice-président, Canada, de Breakwater Resources. Cette entreprise ontarienne recherche surtout des mineurs.

C'est pourquoi Breakwater a demandé aux autorités de l'immigration la permission de faire venir, pour un séjour de quelques mois, «entre 20 et 40» de ses employés tunisiens qui travaillaient dans une mine épuisée à Brougrine, au nord du pays.

De vrais «Fros», comme le chante Richard Desjardins en référence aux mineurs étrangers de Russie et d'ailleurs qui ont immigré au Québec au début du XXe siècle pour travailler dans les mines de l'Abitibi.

Dénoncée l'automne dernier par la Fédération des travailleurs du Québec, la requête de Breakwater a fait des vagues à Lebel-sur-Quévillon.

Mais pour compréhensible qu'elle soit, cette réaction était sans fondement, puisque les besoins en main-d'oeuvre de la mine dépassent largement l'offre de travailleurs locaux et de Tunisie réunie.

Cette crise a néanmoins eu du bon. Elle a servi d'étincelle pour démarrer un programme de formation à Lebel-sur-Quévillon même.

Les perspectives pour les premiers étudiants de ce programme sont belles. Emploi-Québec estime que la seule région Nord-du-Québec devra trouver 1100 travailleurs miniers d'ici 2012.

«La demande de main-d'oeuvre est archiforte, note Ghislain Desjardins, directeur régional d'Emploi-Québec pour le Nord-du-Québec. Même en supposant qu'on réussisse à former 80 mineurs par année, on sera loin de suffire à la demande. Il va falloir être très attirant. Il va falloir jouer La grande séduction.»

À l'échelle du Québec, la croissance de l'emploi dans l'industrie devrait surpasser 3% par année d'ici 2011, prévoit le comité sectoriel de l'industrie des mines. C'est nettement supérieur à la croissance de l'économie, qui devrait osciller autour de 1,3% par année d'ici 2011, selon Emploi-Québec.