Même un an après le décret d'un lock-out au Journal de Québec, le ministre du Travail, David Whissell, juge qu'il n'a pas à s'impliquer personnellement dans ce conflit.

Même un an après le décret d'un lock-out au Journal de Québec, le ministre du Travail, David Whissell, juge qu'il n'a pas à s'impliquer personnellement dans ce conflit.

Les négociations sont au point mort entre Quebecor et la partie syndicale alors que, parallèlement, un long processus juridique a été entrepris afin que la Commission des relations de travail détermine si l'employeur utilise des briseurs de grève.

Malgré que le conflit traîne en longueur, le ministre a affirmé mercredi qu'il n'avait pas à jauger la bonne foi de l'employeur.

«Il y a des dispositions dans le code du travail spécifiant que la partie qui se sent lésée et qui a la prétention qu'il y a mauvaise foi peut déposer une plainte, mais ça, ça ne m'appartient pas», a répondu le ministre, alors qu'il était questionné à l'entrée de la réunion hebdomadaire des députés libéraux.

«Ce n'est pas à moi de juger s'il y a mauvaise foi ou pas», a répété le ministre.

Plus tard à l'Assemblée nationale, les députés de l'Action démocratique lui ont reproché de se traîner les pieds dans le conflit touchant 250 employés.

«Quand est-ce qu'il va prendre le téléphone, convoquer les parties pour provoquer une rencontre et enfin régler le confit», a tonné le député de Vanier Sylvain Légaré, qui a affirmé avoir hâte de voir le ministre travailler dans ce dossier.

Le ministre a d'abord exprimé sa compassion à l'égard des familles touchées par le lock-out au Journal de Québec, avant de soutenir qu'il avait déjà posé les gestes nécessaires pour faire cheminer l'employeur et la partie syndicale.

«J'ai fait tout ce que la loi me permet», s'est défendu le ministre, qui a offert un processus d'arbitrage refusé par Quebecor.

«Il y a plusieurs mois, j'ai contacté la haute direction de la compagnie et la FTQ pour tenter un rapprochement. Les négociations ont d'abord repris, puis, pour différentes circonstances, elles ont cessé», a expliqué le ministre.

«Savait-il qu'en acceptant son poste, ce n'était pas seulement pour faire un tour de limousine? Il y a des responsabilités reliées à son poste», a martelé le porte-parole de l'opposition officielle en matière de travail, Jean-François Therrien.

Cette intervention a soulevé la colère du ministre Whissell, qui avait déjà accusé l'ADQ de faire de la partisannerie sur le dos des travailleurs.

«Est-ce que l'ADQ veut déposer une loi spéciale pour régler un conflit de nature privée? Si c'est le cas, qu'ils le fassent», a mis au défi le ministre Whissell, en répétant «J'ai fait tout ce que j'ai pu.»

Il y aura un an le 22 avril prochain que les journalistes et autres employés du Journal de Québec ont été mis en lock-out.

Les syndiqués ont tenu une manifestation lors d'une conférence de presse à l'hôtel de ville de Québec mardi, afin de dénoncer la présence d'un photographe de l'agence Keystone, liée à Quebecor.

Ils ont signalé leur intention de récidiver au cours des prochains jours afin, disent-ils, d'empêcher certaines personnes de faire leur travail à leur place.