Alstom et Bombardier ont enterré la hache de guerre et ont entrepris de préparer une soumission commune pour le remplacement des voitures du métro de Montréal.

Alstom et Bombardier ont enterré la hache de guerre et ont entrepris de préparer une soumission commune pour le remplacement des voitures du métro de Montréal.

«Nous travaillons ensemble», a confirmé la porte-parole de Bombardier Transport, Geneviève Dion, à quelques jours de la date limite du dépôt des soumissions, le 14 novembre prochain.

Alstom s'est réjouie de cette collaboration. «Les atouts des deux sociétés seront mis en commun», a affirmé la directrice des communications d'Alstom Transport Amérique du Nord, Isabelle de Fleurac.

Il s'agit là d'un changement important pour Alstom et Bombardier, qui ont croisé le fer pendant 18 mois au sujet du lucratif contrat de 1,2 milliard de dollars.

En mai 2006, le gouvernement québécois avait annoncé qu'il entendait accorder le contrat de remplacement des 336 voitures MR-63 du métro de Montréal à Bombardier sans appel d'offres. Outrée, Alstom s'était présentée devant les tribunaux pour forcer la Société de transport de Montréal (STM) à mettre en place un processus d'appel d'offres en bonne et due forme. Le juge Joel Silcoff, de la Cour supérieure du Québec, lui a finalement donné raison en janvier 2008.

342 voitures

La STM a lancé son appel d'offres le 31 juillet dernier. Le contrat portera sur 342 voitures, soit 38 rames complètes de neuf voitures.

Il sera assorti d'options pour 14 rames supplémentaires. La STM a exigé un contenu canadien d'au moins 60 %, ce qui comprend l'assemblage final des voitures au Canada.

Déjà, en 2006, Alstom avait évoqué l'idée d'établir un partenariat avec Bombardier.

La multinationale française avait soutenu que sa technologie était plus avancée que celle de son concurrent canadien mais qu'il serait peut-être souhaitable de faire construire les caisses et assembler les voitures à l'usine de Bombardier à La Pocatière.

Les dirigeants de Bombardier avaient cependant vigoureusement rejeté cette idée et soutenu qu'ils étaient capables de réaliser le projet sans aide extérieure, merci beaucoup.

Alstom est revenue à la charge il y a quelques mois. Bombardier s'est montrée plus réceptive.

«L'objectif, c'est de mettre notre expertise en commun», a déclaré Mme Dion, qui note que les critères de la STM étaient particulièrement exigeants et que les échéances étaient très serrées. La STM entend attribuer le contrat en mars 2009 et recevoir le prototype en novembre 2011.

Coopération étroite

Mme de Fleurac a rappelé de son côté qu'Alstom et Bombardier avaient souvent collaboré ensemble, notamment dans les dossiers du train rapide entre Washington et Boston, de l'ACELA, des voitures MS2000 du métro de Paris et du train à grande vitesse (TGV). «Dans l'intérêt du client, nous voulons soumettre une bonne option innovante», a-t-elle affirmé.

Mmes Dion et de Fleurac n'ont voulu fournir aucun détail sur la façon dont les deux entreprises pourraient se partager le travail.

La porte-parole de Bombardier Transport a cependant soutenu que l'usine de La Pocatière «jouera un très grand rôle».