La caisse de retraite de la Commission de la construction du Québec (CCQ) espère limiter ses pertes, malgré les mauvais résultats anticipés de la Caisse de dépôt et placement du Québec en février prochain.

La caisse de retraite de la Commission de la construction du Québec (CCQ) espère limiter ses pertes, malgré les mauvais résultats anticipés de la Caisse de dépôt et placement du Québec en février prochain.

Le président de la CCQ, André Marier, a reconnu être inquiet hier, après avoir rencontré, en privé, le premier ministre du Québec, Jean Charest, qui venait de prononcer un discours électoral devant l'organisme, sans toutefois dire un mot sur la Caisse.

«Je ne dis pas que les rendements de la Caisse de dépôt ne nous préoccupent pas. C'est sûr qu'elle va accuser des pertes. Tout le monde est préoccupé», souligne d'ailleurs André Marier.

Pourtant, la CCQ, qui regroupe 24 000 entrepreneurs et 140 000 travailleurs, a révisé sa politique de placement en 2004 pour miser sur plus de prudence (50% d'obligations), note André Marier. Cela s'est fait à peu près au moment où Jean Charest a modifié la stratégie de la Caisse pour qu'elle vise les meilleurs rendements. «Les pertes de la caisse de la construction seront moins pires que celles des autres qui visent des rendements plus agressifs», explique le porte-parole de la CCQ, André Martin.

Si la CCQ a opté pour plus de prudence, c'est que sa caisse de retraite, qui avec aujourd'hui 11,8 milliards de dollars est le quatrième déposant de la Caisse de dépôt, a perdu 1,2 milliard en 2001, explique André Martin.

«Aux négociations de 2004, les patrons et les syndicats de la construction ont décidé de régler la question», déclare le président de la CCQ.

Le règlement n'a pas été sans douleur. Pour tenter de récupérer les 1,2 milliard perdus, le régime de retraite de la construction est passé de prestations déterminées (PD: rentes en fonction des années travaillées) à cotisations déterminées (CD: rentes selon le rendement des placements), note le président. En outre, les patrons ont augmenté leurs cotisations et les travailleurs ont accepté des hausses de salaire plus modestes, ajoute le porte-parole. La caisse de la CCQ a obtenu 15 ans pour récupérer ses pertes et en est rendue à près de 900 millions, dit André Marier.

En ce moment, la caisse de la construction «n'a pas de problèmes de liquidités, a assez de fonds pour verser ses prestations de retraite sans gruger son capital», assure André Marier.

De plus, la caisse de la construction n'aura pas de nouveau à augmenter ses cotisations, note le président, du moins selon la dernière étude actuarielle réalisée sur son rendement, datée du 30 septembre dernier. «Tout ça parce que l'industrie de la construction a pris le taureau par les cornes», dit-il.

Si «la CCQ est en relations constantes avec la Caisse de dépôt, malgré tout, c'est préoccupant. On ne s'attend pas à des résultats positifs cette année», reconnaît André Marier.

La caisse de la construction a également réussi à corriger le tir parce que «l'industrie va très bien, que le nombre de travailleurs n'a pas chuté à 110 000», mais a plutôt grimpé à 140 000, ajoute André Martin.