La Confédération des syndicats nationaux (CSN) a annoncé lundi qu'elle s'adressera à la Cour supérieure mercredi pour réclamer plus de 43 M$ à AbitibiBowater (T.ABH), à Investissement Québec et au procureur général.

La Confédération des syndicats nationaux (CSN) a annoncé lundi qu'elle s'adressera à la Cour supérieure mercredi pour réclamer plus de 43 M$ à AbitibiBowater [[|ticker sym='T.ABH'|]], à Investissement Québec et au procureur général.

La CSN souhaite ainsi «obtenir réparation» pour les 260 employés de l'usine de papier de Donnacona, dans la région de Portneuf, dont la fermeture définitive a été annoncée le 6 novembre.

La centrale syndicale affirme que la fermeture de l'usine va à l'encontre de l'entente survenue en 1998 garantissant le maintien des opérations à Donnacona jusqu'en avril 2011 en échange de «concessions majeures» de la part des employés et d'une aide gouvernementale.

Or, Québec a autorisé l'entreprise à se désengager de son obligation, transférant les activités de Donnacona vers les usines de Dolbeau-Mistassini et de Shawinigan (arrondissement de Grand-Mère).

«La justification politique qu'ils prennent, c'est que cette garantie a été transférée à d'autres usines en Mauricie alors qu'on connaît bien la situation des usines en Mauricie, a déploré la présidente de la CSN, Claudette Carbonneau. Ce n'est pas du tout la même production qu'à Donnacona, il n'y avait pas de justification économique et il n'y a pas de réel transfert des activités d'une usine vers l'autre.»

La présidente du Conseil central de Québec-Chaudière-Appalaches, Ann Gingras, a indiqué que l'entente est de toute évidence illégale. «Une obligation est une obligation. Le gouvernement et la compagnie ont agi dans le plus grand secret pour arriver à leur fin. Ils n'en avaient pas le droit.»

Dans une requête introductive d'instance en jugement déclaratoire et dommages intérêts, la CSN réclame donc le paiement de la somme de 200 000 $ à chacun des salariés de l'usine, 125 000 $ au syndicat représentant les employés d'usine et 25 000 $ au syndicat représentant les employés de bureau.

Une somme de 5000 $ pour chaque salarié est aussi demandée en dommage moraux et 5000 $ à titre de dommages exemplaires.

«Dans les circonstances, notre voeu le plus cher, c'est la réouverture de l'usine, c'est le maintien des opérations, c'est le maintien des emplois, a fait valoir Mme Carbonneau. Mais en même temps, on ne peut pas être silencieux et on va prendre tous les moyens pour défendre nos membres, y compris celui de s'adresser aux tribunaux et de demander un jugement déclaratoire et de demander qu'on compense et qu'on répare les pertes encourues par les travailleurs.»

Joint par La Presse Canadienne, le directeur des relations gouvernementales et affaires publiques au Québec pour AbitibiBowater, Pierre Choquette, a préféré s'abstenir de tout commentaire pour le moment.

Par ailleurs, alors qu'il poursuivait sa campagne électorale dans la région de Montréal, le premier ministre sortant et chef libéral Jean Charest a été invité à commenter le geste de la CSN.

«Chaque fois qu'il y a une fermeture d'entreprise et des pertes d'emplois, c'est dramatique pour les personnes qui sont concernées», a-t-il commenté.

Il a toutefois rappelé que c'est tout le marché de la forêt qui s'était effondré.

«On a mis sur pied un certain nombre de mesures. On avait mis des ressources de côté pour venir en aide à l'usine, pour l'appuyer. Mais là, ça devient une décision d'entreprise», a-t-il objecté.

Il a ajouté que comme l'affaire semblait vouloir se diriger vers les tribunaux, il ne la commenterait plus.