Les défenseurs de l'industrie automobile aux États-Unis craignent qu'une faillite des trois grands constructeurs du pays, voire du seul General Motors, ne provoque une réaction en chaîne catastrophique pour l'économie américaine, susceptible de détruire trois millions d'emplois et de priver l'État de 150 G$ de recettes fiscales.

Les défenseurs de l'industrie automobile aux États-Unis craignent qu'une faillite des trois grands constructeurs du pays, voire du seul General Motors, ne provoque une réaction en chaîne catastrophique pour l'économie américaine, susceptible de détruire trois millions d'emplois et de priver l'État de 150 G$ de recettes fiscales.

Le Congrès américain pourrait décider de venir en aide aux «Big Three» -General Motors, Ford, Chrysler- affectés par la pire crise économique depuis des décennies aux États-Unis.

«Nous devons agir car le coût de l'inaction serait très élevé pour les populations, les ouvriers et les sociétés», avertit le sénateur démocrate Sherrod Brown, un des nombreux parlementaires redoutant de graves conséquences en cas d'effondrement des trois géants.

L'effondrement du seul General Motors pourrait provoquer la chute de Ford et Chrysler et même des opérations américaines des constructeurs étrangers, en entraînant la faillite des fournisseurs de pièces automobiles.

Les craintes se sont intensifiées le 7 novembre lorsque GM et Ford ont annoncé de mauvais résultats pour le troisième trimestre, General Motors précisant qu'il pourrait se trouver à court de liquidités d'ici la fin de l'année.

En octobre, les ventes de voitures ont atteint leur plus bas niveau depuis 25 ans aux États-Unis sur fond de crise du crédit et de ralentissement économique.

En cas de faillite du secteur automobile, Lordstown, un village de l'Ohio de 3600 personnes à 80 kilomètres à l'est de Cleveland, où est installée une usine GM depuis 1966, serait une des localités les plus touchées.

Si le site de production local fermait, Lordstown perdrait jusqu'à 70% de son budget, un scénario noir qui selon les partisans du plan de sauvetage en faveur du secteur, pourrait se répéter dans tout le Midwest industriel.

Selon le Centre pour la recherche automobile (CAR), jusqu'à trois millions d'emplois, en incluant les fournisseurs et petites entreprises liées au secteur, pourraient être détruits en cas de faillite des trois grands constructeurs américains.

Et l'Etat fédéral, les Etats de l'Union et les collectivités locales perdraient plus de 150 G$ de recettes fiscales sur trois ans, précise le CAR dans une étude.

La semaine prochaine, le Congrès devrait débattre de l'octroi d'une aide à l'industrie automobile dans le cadre du plan de sauvetage de Wall Street de 700 G$.

Les opposants à cette idée estiment que cet effort ne ferait que retarder la chute des «Trois Grands» qui sont dans une situation critique à cause d'années de mauvaise gestion et de coûts de main d'oeuvre plus élevés que leurs concurrents étrangers. Ils craignent également qu'une aide au secteur automobile n'incite d'autres industries à solliciter également l'aide du gouvernement.

Les constructeurs assurent être prêts à rebondir après des années de restructuration, marquées par de nombreuses suppressions d'emplois. Grâce à ces efforts, ils devraient voir leurs bénéfices augmenter, selon David Cole, président du CAR.

Ces gains, combinés aux économies réalisées grâce à un accord de réduction des coûts passé avec le syndicat des ouvriers de l'automobile UAW, leur permettront de rembourser leurs dettes, assure-t-il.

S'il est approuvé, un plan de sauvetage en faveur des «Big Three» devrait être assorti de conditions. Ses partisans voudraient ainsi que les rémunérations des dirigeants des trois entreprises soient encadrées ainsi qu'une interdiction des dividendes aux actionnaires.