Le professeur Luc Godbout croit que le Québec devrait mieux faire connaître les avantages de sa politique familiale.

Le professeur Luc Godbout croit que le Québec devrait mieux faire connaître les avantages de sa politique familiale.

Le coauteur du livre Le Québec, un paradis pour les familles? estime que notre politique familiale est un argument de vente dont le gouvernement doit se servir pour attirer des entreprises et des particuliers, au même titre que les autres paramètres économiques traditionnels.

«S'il est important de pouvoir comparer notre économie avec d'autres territoires sur le plan de la croissance économique, de la productivité, de la fiscalité, etc., nul doute qu'il l'est tout autant en matière de dépenses sociales destinées à la famille», écrivent les auteurs dans leurs conclusions du livre.

Pour cela, le gouvernement devrait d'abord mieux informer les Québécois eux-mêmes. Selon M. Godbout, la plupart des familles québécoises croient qu'elles reçoivent de moins en moins. Or, c'est tout le contraire.

Pour une famille avec deux jeunes enfants dont le revenu est de 75 000$, le soutien financier a été multiplié par 2,5 entre 2000 et 2008, passant de 2301$ à 5934$. Les progressions sont semblables pour les autres tranches de revenus.

Autre élément méconnu: les familles du Québec paient généralement très peu d'impôts si l'on tient compte des prestations qui leur sont retournées par le gouvernement.

À 75 000$ de revenus bruts, la charge fiscale nette d'une famille de deux enfants n'est que de 17,6%. Autrement dit, le revenu disponible après impôts, prestations et cotisations sociales (RRQ, assurances emploi, etc.) d'une famille de deux jeunes enfants est de 61 830$.

À 50 000$ de revenus bruts, la charge fiscale n'est que de 3,9%. Enfin, une famille qui a un faible revenu de 25 000$ avec deux enfants mène en réalité la vie d'une famille de 38 648$ de revenus, puisque l'État lui en retourne presque 13 650$.

Le soutien des gouvernements se poursuit sur toute la durée de l'enfance, constate les auteurs. Par exemple, sur 18 ans, l'État assume environ le tiers des dépenses d'une famille de deux enfants qui a un revenu moyen de 75 000$ (voir tableau).

Selon M. Godbout, les Québécois ont la perception d'en recevoir trop peu notamment parce que les gouvernements présentent mal les avantages de leur politique. L'économiste propose de regrouper les diverses mesures provinciales et fédérales sur un même bordereau, qui pourrait être administré par le Régie des rentes du Québec (RRQ), par exemple.

«Qu'on arrête de parler du manque de places en garderie. Il faut se rendre compte qu'on a un des systèmes les plus généreux au monde», dit M. Godbout, dont l'étude ne calcule pas l'avantage de l'assurance parentale.