La première convention collective chez Wal-Mart, en Amérique du Nord, a été imposée vendredi par un arbitre désigné par Québec au profit de neuf salariés de l'atelier automobile du magasin de Gatineau, en Outaouais. Les commentaires de l'entreprise à ce sujet n'ont toutefois rien pour rassurer.

La première convention collective chez Wal-Mart, en Amérique du Nord, a été imposée vendredi par un arbitre désigné par Québec au profit de neuf salariés de l'atelier automobile du magasin de Gatineau, en Outaouais. Les commentaires de l'entreprise à ce sujet n'ont toutefois rien pour rassurer.

Le porte-parole de Wal-Mart au Québec, Yanick Deschênes, a indiqué qu'«au premier coup d'oeil, ça va avoir un impact significatif sur notre modèle d'affaires qui est d'offrir les meilleurs prix à notre clientèle». Il n'a pas voulu aller plus loin avant d'avoir pris connaissance de la décision arbitrale qui s'étend sur 43 pages.

Dans sa décision, l'arbitre, Me Alain Corriveau, signale que lors des auditions, un témoin de Wal-Mart, le vice-président aux ressources humaines Paul Rastslaf, avait indiqué «que l'employeur n'était pas prêt à faire d'autres concessions que celles qu'il avait déjà faites en mentionnant que si le tribunal changeait en fin de compte le modèle d'affaires, il se verrait possiblement dans l'obligation de fermer non pas la succursale de Gatineau mais bien l'atelier automobile».

Me Corriveau note aussi que «l'employeur a un modèle d'affaires qu'il ne veut pas modifier. C'est possiblement la raison pour laquelle les négociations ont achoppé et que les parties n'ont pu en venir à la conclusion d'une première convention collective de travail».

En fait, Wal-Mart et les techniciens automobiles du magasin de Gatineau s'étaient déjà entendus sur la plupart des éléments de la convention collective, à l'exception des salaires, indique Me Corriveau. Même si le magasin de Gatineau compte 250 employés, seul le sort des techniciens automobiles vient d'être tranché. Comme ils se distinguent des autres employés (de par les exigences de leur poste, leur formation spécifique, les horaires, les vacances et les pauses), il a été considéré qu'ils formaient un groupe distinct aux fins des relations de travail.

Finalement l'arbitre a jugé que «l'échelle de salaire proposée par le syndicat constitue une solution raisonnable, réaliste et équitable». Il a cependant fait une modification au niveau de la progression dans les échelons.

De son côté, le président de la section locale des Travailleurs unis de l'alimentation et du commerce (TUAC), Guy Chénier, qui représente les salariés de l'atelier automobile de Wal-Mart à Gatineau, a précisé que ce premier contrat d'une durée de trois ans accordera dès maintenant un salaire horaire de 11,54 $ aux neuf techniciens, salaire qui atteindra 15,94 $ en 2010. Ils touchaient jusqu'ici 9,25 $ de l'heure.