«Ce n'est définitivement pas l'année la plus facile au Canada et les difficultés vont continuer encore un peu.»

«Ce n'est définitivement pas l'année la plus facile au Canada et les difficultés vont continuer encore un peu.»

Pourtant, Lucy van der Wal, présidente de H&M Canada (Hennes&Mauritz), ouvre aujourd'hui son magasin phare de 15 670 pieds carrés, sur trois étages, rue Sainte-Catherine, et lancera même une autre succursale sur cette artère du centre-ville de Montréal dans deux semaines.

«Si le commerce de détail ralentit actuellement, H&M demeure par contre très confiante pour le Canada à long terme. Aux États-Unis, c'est encore plus difficile», ajoute la présidente.

La chaîne suédoise de 1600 magasins de vêtements et d'accessoires est en train de «bâtir sa marque au Canada pour l'avenir. En quatre ans, H&M ouvre son 40e magasin au pays, dont le 12e au Québec et le cinquième dans l'île de Montréal. Pour l'expansion de H&M Canada, Montréal est très importante».

La meilleure intersection au Canada

En outre, H&M a choisi "la meilleure intersection au Canada (Sainte-Catherine et Peel) et c'est toute une affirmation pour la chaîne" mondiale, insiste Lucy van der Wal.

C'est l'occasion d'innover dans un marché difficile, selon la présidente. Par ailleurs, «même en récession, H&M garde une performance très solide, grâce à de la qualité à bon prix».

H&M a réalisé en 2007 des profits de 2,3 milliards de dollars sur un chiffre d'affaires de 15,7 milliards dans 29 pays, avec 68 000 employés dont les trois quarts sont des femmes, y compris à la direction. «En Europe depuis 60 ans, H&M marche très fort, dit Lucy van der Wal. Au Canada, aux États-Unis et en Europe de l'Est, H&M a une assez bonne croissance. La chaîne va s'implanter au Japon l'automne prochain et en Russie en 2009».

Par contre, H&M Canada doit multiplier les efforts cette année, tout comme les autres détaillants, reconnaît-elle. «Il faut réellement concentrer les efforts sur les affaires, rouler à une vitesse plus élevée. Il faut offrir des magasins conviviaux, avec de nouveaux vêtements tous les jours, aux précieux clients.»

La présidente n'est pas du genre à multiplier les sondages, les études de marché, déjà disponibles ailleurs. Elle travaille plutôt sur les produits, la marque H&M et la formation des employés. «C'est l'essentiel. Les employés sont ambitieux et H&M leur offre une belle carrière. La chaîne veut augmenter la valeur des achats et la clientèle.»

H&M Canada va ouvrir neuf magasins au Canada cette année, dont un à Joliette, et peut-être un peu plus en 2009. Le magasin phare de Montréal va desservir toute la famille et celui du 450, Sainte-Catherine, les jeunes.

Lucy van der Wal est bien consciente qu'elle s'attaque ainsi à «de bons détaillants du Québec, en particulier Le Château (avec un concept semblable, mais une fabrication surtout locale) et Tristan&America, qui fait du bon travail, avec de belles collections, mais à des prix plus élevés». Il y a aussi à Montréal la chaîne Zara, d'Espagne, mais «qui vise une clientèle différente. H&M dessert par contre tout le Canada».

H&M a consacré un an à aménager son magasin phare, dans un immeuble détenu par Tristan&America. La présidente ne précise pas ses investissements et assure qu'il n'y a pas d'autre lien qu'un bail avec Tristan&America.

La chaîne ne possède aucune usine. Plus de 100 designers et acheteurs, au siège social de Stockholm, conçoivent les vêtements et comptent sur 700 fournisseurs, en Asie et en Europe. En 2007, H&M Canada a réalisé des affaires de 245 millions avec 800 employés, dont le nombre a déjà dépassé 2000 cette année, conclut Lucy van der Wal.