Oui au commerce avec les pays émergents, la Chine et l'Inde, mais il ne faut pas oublier ses partenaires les plus près et les alliés les plus naturels: les États-Unis.

Oui au commerce avec les pays émergents, la Chine et l'Inde, mais il ne faut pas oublier ses partenaires les plus près et les alliés les plus naturels: les États-Unis.

Une nouvelle alliance, surtout à saveur économique, vient en effet de naître entre les provinces de l'Est et du centre du Canada, ainsi que des États du Sud-Est des États-Unis.

La déclaration officielle à cet effet a été paraphée, vendredi à Montréal, par les représentants des sept provinces et six États concernés - le Tennessee, le Mississippi, la Géorgie, l'Alabama, la Caroline du Nord et la Caroline du Sud.

«La règle non écrite est que si, dans notre relation avec les États-Unis, on ne progresse pas, on n'avance pas, les chances sont qu'on recule», a opiné le premier ministre du Québec, Jean Charest.

«Et l'erreur, c'est de tenir pour acquise la relation économique que nous avons, qui est dans notre cour, et d'être trop obsédé par les économies émergentes. Il faut s'en préoccuper, oui. On a raison de faire des missions en Chine et en Inde. Mais ce serait une grave erreur que d'oublier qu'on a un voisin qui, à côté de chez nous, partage les mêmes valeurs, qui a un système économique similaire au nôtre, qui est physiquement près de nous et qui veut faire des affaires avec nous», a ajouté M. Charest.

Les partenaires de cette alliance, qui vise d'abord à favoriser les échanges économiques, se réuniront une première fois en juin prochain. Ils s'intéresseront également au tourisme.

Des dirigeants de grandes entreprises canadiennes ont aussi participé à ces échanges, qui ont eu cours jeudi et vendredi à Montréal.

Les questions de sécurité, de passeport et de fluidité de la circulation des personnes et des biens ont également été à l'ordre du jour, a confirmé M. Charest, qui a rencontré la presse aux côtés du gouverneur de la Géorgie, Sonny Perdue, et des signataires de l'entente créant cette alliance.

«C'est beaucoup d'actualité. Ca a été discuté ce matin lors du petit-déjeuner et autour de la table, pour une raison: c'est devenu une condition au commerce, la sécurité», a dit M. Charest.

«Ca a toujours été un enjeu que nous avons pris au sérieux. Ce n'est pas nouveau. Avant le 11 septembre (2001), on prenait ça très au sérieux, mais depuis le 11 septembre, ça a pris une ampleur additionnelle. Donc, c'est devenu une condition au commerce, mais ça ne doit surtout pas devenir un obstacle au commerce», a-t-il ajouté.

Tous ont convenu que les mesures de sécurité avec lesquelles il faut désormais composer ne doivent pas nuire au commerce transfrontalier et à la libre circulation des personnes.

«Nous, les Américains du Sud, ne craignons pas nos amis et voisins, les Canadiens du Nord, a commenté le gouverneur démocrate Perdue. Nous n'avons pas d'inquiétude quant à la sécurité face aux Canadiens. Mais dans le monde dans lequel nous évoluons aujourd'hui, la première responsabilité d'un gouvernement est la sécurité de ses citoyens.»

De grandes entreprises d'ici comme Quebecor, Alcan, Couche-Tard, Gildan, Axcan Pharma et SNC-Lavalin font déjà des affaires dans cette région des États-Unis.

Les exportations du Québec vers le Sud-Est des États-Unis totalisent 7,6 G$, alors que les importations n'atteignent que 3,2 G$.

Parmi les activités économiques qui pourraient bénéficier de cette alliance avec le Sud-Est des États-Unis, on retrouve le secteur forestier, l'aérospatiale, les biotechnologies, l'énergie, l'auto (pour l'Ontario) et les énergies nouvelles, a précisé M. Charest.