En lançant un plan de sauvetage à court terme pour l'industrie automobile, le président des États-Unis, George W. Bush, met simplement la table pour son successeur Barack Obama.

En lançant un plan de sauvetage à court terme pour l'industrie automobile, le président des États-Unis, George W. Bush, met simplement la table pour son successeur Barack Obama.

Ce dernier sera ensuite en meilleure position pour réévaluer la situation une fois en poste, et décider s'il faut allonger davantage d'argent à GM et Chrysler.

Pour Sabrina Browarski, économiste du Conference Board du Canada, un organisme indépendant de recherche, l'annonce de vendredi est la façon de M. Bush de léguer le dossier au président élu démocrate avec une part d'élégance, dit-elle.

«Le gouvernement ne veut pas être vu en train de sauver des entreprises comme Chrysler, détenue par un fonds d'investissement privé, mais il veut prendre ses responsabilités», explique Mme Browarski.

L'économiste s'attend à ce que le gouvernement canadien tienne sa promesse d'égaler l'offre de Washington en déposant 20% du montant sur la table. Cela équivaudrait à 3,5 G$ US ou 4,2 milliards en dollars canadiens.

Sabrina Browarski apprécie les conditions imposées aux fabricants dans le cadre du plan états-unien, mais elle souligne que le plan est conçu seulement pour le court terme.

«La date-butoir du 31 mars arrive rapidement ! Il faudra que les trois grands constructeurs présentent des plans concrets concernant leurs modèles de voitures», souligne Mme Browarski.

Ce qui inquiète la spécialiste de l'industrie pour la profondeur de la restructuration à venir, c'est que «des produits clés comme la Chevrolet Volt ont été mis sur la glace. Avec les prix de l'essence qui baissent, la pression est un peu moins forte sur les manufacturiers pour qu'ils développent des voitures moins dommageables pour l'environnement.»

L'économiste constate que «la demande continue de tomber aux États-Unis, ce qui veut dire que les projets marginaux innovateurs comme celui de la Volt sont donc moins rentables à court terme et c'est triste. Nous posons les mêmes questions que vous aux fabricants et nous attendons encore les réponses.»

Les plus récentes prévisions du Conference Board du Canada portent sur la perte de 15 000 emplois dans l'industrie automobile en 2008 et 2009. Selon ses chiffres, environ 10,6 millions de véhicules devraient être vendus en 2009, contre une moyenne normale de 16 millions.

En 2010, les ventes s'élèveraient à 11,7 millions et la reprise ne serait sérieuse qu'en 2013.