Ironore Company of Canada et Diavik figurent sur la liste des actifs dont Rio Tinto pourrait se départir, estiment certains analystes.

Ironore Company of Canada et Diavik figurent sur la liste des actifs dont Rio Tinto pourrait se départir, estiment certains analystes.

Les signes «à vendre» n'ont pas encore été installés que les analystes ont déjà commencé à spéculer sur les mines et les usines que Rio Tinto pourrait tenter de liquider. Le géant minier a annoncé mercredi qu'il cherchait à vendre des «actifs significatifs» pour réduire de 10 milliards US d'ici la fin de 2009 son imposante dette de 38,9 milliards US, dont la majeure partie a été contractée lors de l'achat d'Alcan en 2007.

«Ironore Company of Canada n'est pas un actif prioritaire pour Rio Tinto», a tranché un analyste en entrevue à La Presse Affaires, qui croit toutefois qu'il sera difficile à vendre avec la crise économique et financière actuelle.

Ironore Company of Canada est le plus important producteur de minerai de fer au Canada et emploie 1500 travailleurs au Labrador et 500 à Sept-Îles. L'entreprise, dont le siège social est à Montréal, est détenue à 59% par Rio Tinto.

Quant à Diavik, il s'agit d'une mine de diamants dans les Territoires-du-Nord-Ouest qui devrait entrer en exploitation l'an prochain. Rio Tinto détient 60% de l'entreprise.

Rio Tinto n'a pas voulu identifier les actifs qui pourraient être liquidés. «Ce que je peux vous dire, c'est que nous allons regarder en particulier les actifs que nous possédons en partenariat avec d'autres», a cependant affirmé à La Presse Affaires Dick Evans, chef de la direction de Rio Tinto Alcan et membre du conseil d'administration du grand groupe Rio Tinto.

Tant Ironore que Diavik ont annoncé mercredi d'importantes mesures pour contrer le ralentissement économique. Ironore a interrompu un projet d'expansion de 800 millions de dollars à Labrador City, tandis que Diavik a mis les freins sur ses investissements et retardé de plusieurs mois l'entrée en production de sa mine souterraine.

Quant aux usines d'aluminium du Québec et de la Colombie-Britannique, les analystes sont unanimes: il serait surprenant que Rio Tinto les mette en vente. Le grand patron, Dick Evans, a aussi affirmé que le scénario était «très improbable».

En fait, les plus principaux actifs dont Rio Tinto pourrait se départir sont situés à l'extérieur du Canada. Des analystes de Merril Lynch&Co., cités hier par l'agence Bloomberg, croient que l'entreprise tentera de vendre sa participation de 68% dans Energy Resources of Australia (un important producteur d'uranium) et celle de 75% dans Coal&Allied Industries (un producteur de charbon d'Australie).

Ils estiment que Rio Tinto pourrait aussi vendre à une entreprise chinoise sa participation de 13% dans la mine Grasberg, en Indonésie, l'une des plus grandes mines d'or et de cuivre du monde.

Le grand rival de Rio Tinto, BHP, a fait savoir hier qu'il était «très intéressé» à acquérir la participation de 30% de Rio Tinto dans la plus grosse mine de cuivre au monde, celle d'Escondida, au Chili, selon le journal brésilien Valor Economico.

«BHP (....) pourrait récolter certains des meilleurs actifs de Rio», a dit Sean Corrigan, chef de l'investissement chez Diapason Commodities Management, à Bloomberg.

Joint par La Presse Affaires hier à New York, l'analyste Charles Bradford, de Bradford Research-Soleil Securities, croit cependant qu'il sera très difficile pour Rio Tinto d'écouler des actifs actuellement. «C'est un très mauvais moment pour vendre, dit-il. Les marchés ne sont tout simplement pas là.»