Quand le comité organisateur des Jeux du commerce 2009 a proposé le thème «Les défis d'avenir», il ne se doutait pas que ce serait si pertinent, deux ans plus tard, en plein coeur de la tourmente économique actuelle.

Quand le comité organisateur des Jeux du commerce 2009 a proposé le thème «Les défis d'avenir», il ne se doutait pas que ce serait si pertinent, deux ans plus tard, en plein coeur de la tourmente économique actuelle.

Car la crise financière a proposé tout un défi pour l'organisation des Jeux. Certains commanditaires ont dû réduire leur appui financier de moitié, de sorte que le budget des Jeux a sans cesse diminué. Ainsi, au lieu de tenir une soirée au plus huppé club Opéra, l'organisation s'est rabattue sur les Foufounes électriques, rue Sainte-Catherine.

Mais au-delà de l'organisation des Jeux, la crise apporte aussi d'autres nouveaux défis d'avenir aux étudiants en administration qui s'apprêtent à entrer sur le marché du travail.

La Presse Affaires a intercepté plusieurs participants et bénévoles des Jeux du commerce qui, à travers l'atmosphère festive de leur entrée dans un hôtel du centre-ville, ont accepté de discuter quelques instants de la terne situation économique.

Guillaume Robillard, coordonnateur de la délégation des HEC - il avait les trois lettres tatouées sur la joue hier - se mettra à la recherche d'un emploi sitôt les Jeux terminés. Il fait son entrée sur le marché du travail dans une période pour le moins trouble.

Prouver sa valeur

«Je crois que ce sera un peu plus difficile pour l'emploi, mais on aura toujours besoin de gestionnaires. À nous de prouver notre valeur, de montrer qu'on est importants.»

Amélie Choquette, vice-présidente exécutive et logistique des Jeux du commerce, est sur le marché du travail depuis deux ans et demi. Elle affirme que la concurrence pour les emplois sera désormais plus forte. Lorsque l'entreprise pour laquelle elle travaille a ouvert un poste, elle a reçu un très grand nombre de candidatures de qualité. Vicky Dubois, bénévole aux Jeux et étudiante à l'Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR) perçoit elle aussi certaines difficultés sur le marché du travail. «J'ai des amis qui ont fini leurs études en avril et qui sont encore à la recherche d'un emploi», raconte-t-elle.

Mais sa collègue bénévole Magaly Houde-Brouillette, elle aussi de l'UQTR, voit du positif dans tout ça.

«Des entreprises vont trouver des façons de fonctionner plus efficacement pendant la crise, et elles vont les conserver après. Ce pourrait être un avantage.»

Rémi Pellerin, qui étudie en comptabilité à l'Université de Sherbrooke, soutient toutefois que les quatre grandes firmes de son domaine recrutent toujours massivement, et que «même les petits bureaux ont de la difficulté à trouver leur monde».

Une autre vision

Même si, de l'avis des personnes rencontrées par La Presse Affaires, la crise ne s'éternisera pas, elle n'en façonne pas moins l'esprit de ces étudiants qui oeuvreront dans les entreprises et la finance de demain.

Olivier Marcoux, de l'École des sciences de la gestion de l'UQAM, participera demain à la simulation boursière des Jeux du commerce. «On sera plus attentifs aux nouvelles et peut-être aussi plus prudents», souligne-t-il en évoquant la marche tumultueuse de la Bourse dans les derniers mois.

Mais l'impact se fera aussi sentir dans la réalité.

Une première

«Nous n'avons pas connu les répercussions des crises précédentes, note Stéphanie Joly, bénévole de l'Université McGill. C'est notre première. Ça va sans doute changer notre vision du monde des affaires et on sera peut-être un peu plus réalistes.»

Pour Rémi Pellerin, la crise rappelle qu'il faudra être prévenant, et garder à l'esprit qu'une entreprise peut avoir des hauts et des bas.

Les Jeux du commerce sont une compétition scolaire et sportive à laquelle participent près d'un millier d'étudiants en gestion et en administration de 13 universités différentes, sans compter une centaine de bénévoles et quelque 70 juges. Les Jeux ont lieu cette année à l'École de la gestion de l'UQAM.