Des files d'attente dès l'aurore. Des clients en colère. Des gardiens de sécurité arrogants. Une banque qui laisse entrer les gens au compte-gouttes.

Des files d'attente dès l'aurore. Des clients en colère. Des gardiens de sécurité arrogants. Une banque qui laisse entrer les gens au compte-gouttes.

Des images comme celles qu'on a pu voir à la suite de la faillite de la banque IndyMac, à Pasadena, en banlieue de Los Angeles, n'avaient pas été vues depuis des décennies aux États-Unis.

Hier, les scènes de panique observées au début de la semaine ont commencé à se résorber. Mais la fin des files d'attente n'a pas dissipé l'incertitude et l'anxiété chez les clients d'IndyMac.

Mabel Brown, résidante de Pasadena, dit être venue après avoir réalisé en ligne que la balance de son compte chèques ne correspondait pas à son dernier relevé.

«J'ai paniqué quand j'ai vu qu'il me manquait de l'argent, dit-elle. Je suis venue pour retirer l'argent de mon compte. C'est mon argent qui est en jeu, ce n'est pas abstrait pour moi.»

Son voisin, Bob Shilling, dit n'avoir aucune confiance dans la bonne foi des institutions financières. Il est lui aussi venu pour fermer son compte, hier

«Ils disent n'importe quoi pour rassurer les gens. Les employés sont courtois avec nous, ce n'est pas de leur faute. Ils répètent ce que l'entreprise leur dit, et je n'ai aucune confiance en IndyMac.»

Depuis le début de la semaine, des milliers de clients ont vidé leur compte chez IndyMac. Or, il semble que certaines banques refusent maintenant d'accepter les chèques d'IndyMac, placée sous le contrôle de la Federal Deposit Insurance Corporation (FDIC).

C'est ce qu'a pu constater Sheryl MacPhee, qui a essayé de déposer son chèque dans une succursale de la banque Washington Mutual, mardi.

«Le gérant m'a dit qu'une nouvelle politique l'empêchait d'accepter les chèques d'IndyMac, a-t-elle confié au Pasadena Star News. C'est bien d'avoir un chèque, mais si personne ne veut le prendre, ça ne donne pas grand-chose!»

Une porte-parole de la maison mère de Washington Mutual a dit que les chèques d'IndyMac étaient acceptés, mais que les fonds pourraient être gelés durant plusieurs jours, voire plusieurs semaines.

Langage orwellien

La faillite d'IndyMac, survenue le 11 juillet, compte parmi les trois plus importantes faillites d'institutions financières de l'histoire des États-Unis. Avant de s'effondrer, la banque IndyMac était l'une des plus actives en Californie dans le domaine des prêts hypothécaires à risques élevés.

Or, le 1er juillet encore, les dirigeants de la banque répétaient que les finances de l'entreprise étaient «saines» et qu'elles «s'amélioraient de jour en jour», et ce, même si l'action en Bourse avait déjà perdu 90% de sa valeur depuis le début de l'année.

D'autres faillites de grandes banques sont à prévoir cette année, selon le Wall Street Journal. Le quotidien a rapporté cette semaine que 150 des 7500 banques aux États-Unis pourraient devoir fermer ou fusionner pour éviter la faillite dans les prochains mois.