Les municipalités qui réclament depuis des années une source de revenu stable et prévisible pour réparer leurs infrastructures en décrépitude ont reçu mardi un beau cadeau du ministre des Finances Jim Flaherty. Ce dernier a en effet profité de son troisième budget pour annoncer que le transfert d'une partie de la taxe sur l'essence, qui devait prendre fin en 2014, se poursuivrait indéfiniment.

Les municipalités qui réclament depuis des années une source de revenu stable et prévisible pour réparer leurs infrastructures en décrépitude ont reçu mardi un beau cadeau du ministre des Finances Jim Flaherty. Ce dernier a en effet profité de son troisième budget pour annoncer que le transfert d'une partie de la taxe sur l'essence, qui devait prendre fin en 2014, se poursuivrait indéfiniment.

À partir de 2009-2010, le fonds recueillera quelque 2 milliards $ par an qui pourront servir à la rénovation de bâtiments de loisir, à la réparation des nids-de-poule et à la réfection d'autres infrastructures essentielles telles que les réseaux d'aqueducs et d'égouts dont l'état inquiète.

«Les municipalités de toutes tailles, partout au pays, pourront désormais planifier et financer leurs besoins en infrastructure avec ces fonds additionnels, et ce, année après année», a souligné M. Flaherty dans son discours à la Chambre des communes.

Avec cette mesure, Ottawa répond au principal souhait de la Fédération canadienne des municipalités (FCM) qui considère qu'il s'agit «de l'engagement fédéral le plus important envers les infrastructures locales de toute l'histoire du Canada» et «la pièce maîtresse d'un plan national pour s'attaquer au déficit des infrastructures».

Cependant, contrairement à ce que demandaient les municipalités, la valeur du Fonds de la taxe sur l'essence ne croîtra pas avec l'inflation et demeurera stable à partir de 2010.

Les grandes villes pourront toutefois profiter d'autres investissements totalisant 500 millions $ dans leurs infrastructures de transport en commun comme les pistes cyclables ou les autobus urbains. L'argent sera versé à une fiducie qui se chargera de les répartir entre les provinces et territoires, en fonction de leur population et pour des projets spécifiques. Les sommes seront disponibles pendant deux ans à partir du 31 mars prochain.

Si l'on se fie au budget fédéral, Montréal devrait utiliser les fonds qui lui reviennent pour acheter du matériel et mettre à niveau les voies rapides réservées menant à ses aéroports.

À l'instar du gouvernement du Québec, Ottawa entend désormais privilégier les Partenariats public-privé (PPP) pour réaliser ses investissements. Comme il l'avait annoncé en 2007, le fédéral s'est doté d'une nouvelle société d'Etat, PPP Canada inc., qui sera chargée d'étudier et de gérer les projets.

«En utilisant davantage les PPP et si l'on tient compte des autres ordres de gouvernement, nous devrions pouvoir investir ensemble 100 milliards $ en infrastructure», a indiqué le ministre.

Renforcement de la sécurité

Le troisième budget Flaherty prévoit par ailleurs des investissements de 174 millions $ d'ici 2010 pour améliorer les frontières du pays. Le gouvernement prévoit entre autres l'embauche de nouveaux agents des services frontaliers, la mise au point d'un nouveau passeport électronique qui sera valide pendant dix ans et l'expansion du programme NEXUS, destiné aux grands voyageurs posant un faible risque.

Ces mesures, dont l'un des objectifs est de renforcer la sécurité du pays, s'ajoutent à des investissements de 43 millions $ en deux ans dans le Centre de la sécurité des communications, qui est responsable de la sécurité des technologies de l'information au Canada.

Le gouvernement conservateur, qui a fait de la justice l'une de ses priorités, a d'autre part confirmé mardi qu'il verserait jusqu'à 400 millions $ aux provinces et territoires pour leur permettre d'embaucher 2500 policiers de première ligne au cours des prochaines années. Ottawa a aussi prévu de l'argent pour mieux lutter contre le trafic de drogue, y compris dans les pénitenciers.

Pour le reste, le fédéral a annoncé une kyrielle de dépenses dans des petits programmes. Quelque 25 millions $ seront ainsi consacrés au relais de la flamme olympique, qui se déroulera de novembre 2009 à février 2010. C'est 1 million $ de plus que ce qu'obtiendront les athlètes canadiens de sports d'été pour participer à des compétitions internationales ou à des camps d'entraînement.