Les légendaires querelles coûteuses sur les heures d'ouverture dans les commerces au Québec seront bientôt chose du passé.

Les légendaires querelles coûteuses sur les heures d'ouverture dans les commerces au Québec seront bientôt chose du passé.

Après 10 ans de débats, l'industrie vient d'aboutir à un consensus. Le ministre du Développement économique, Raymond Bachand, qui a consulté tant l'ADQ que le PQ, va s'empresser de faire voter un règlement avant les Fêtes, dit-il.

C'est Louis Bolduc, adjoint principal du président des Travailleurs unis de l'alimentation et du commerce et vice-président de la FTQ, qui a arraché l'accord.

Les chaînes de supermarchés ont consenti à fermer durant cinq jours et demi par année, donnant congé aux travailleurs. Les petits marchés d'alimentation et les dépanneurs (moins de 4000 pieds carrés) prendront la relève pour servir les clients retardataires, sans restriction sur le nombre d'employés, durant ces jours fériés, soit le 1er janvier, Pâques, le 24 juin, la fête du Travail, le 25 décembre et jusqu'à 13h le 26 décembre. Pour les pharmacies, le maximum de quatre employés est maintenu à ces dates.

Quant au 2 janvier et au 1er juillet (fête du Canada, mais aussi du déménagement au Québec, avec des commerces ouverts dans cinq provinces, note Raymond Bachand), tant les supermarchés que les pharmacies pourront servir les consommateurs avec le nombre d'employés nécessaires.

Auparavant, durant ces sept jours et demi, les supermarchés pouvaient servir les clients, mais avec quatre employés seulement.

En décembre 2006, Québec a assoupli la réglementation en imposant la règle des quatre employés seulement après 20 h pour les supermarchés, et après 17 h pour la plupart des autres commerces.

Deux ans, jour pour jour, après avoir constaté le dernier échec en vue d'un accord, Raymond Bachand va donc procéder à la publication du projet de règlement, pour consultation publique durant 45 jours. Couche-Tard a fortement protesté et a même quitté l'Association des détaillants en alimentation du Québec, souligne le président-directeur général, Florent Gravel. Le ministre précise par contre avoir consulté Couche-Tard, qui ne peut que se réjouir de gagner des jours d'affaires plus intéressants, dit-il.

Le règlement paraît simple. Pourtant, il n'était pas simple pour l'industrie de s'entendre pour assurer la concurrence, la qualité du service et la conciliation travail-famille.

De 35 000 à 45 00 employés vont profiter du règlement, estime Daniel Tremblay, vice-président principal aux responsabilités sociales chez Loblaw-Provigo. Les chaînes perdent cinq jours d'affaires, mais profite d'avantages plus grands, dit-il.

Les clients ont régulièrement protesté dans les files d'attente, aux caisses, pendant les heures où on imposait aux commerces une limite de quatre employés. Les supermarchés et les dépanneurs se sont disputé férocement les clients.

Même si les amendes ont été triplées il y a deux ans, au minimum de 1500$ pour la première offense et à au moins 9000$ pour la quatrième récidive, les commerces n'ont pas toujours respecté le règlement, indique Me Richard Brouillet, conseiller à la Direction du commerce du Ministère.

Québec dispose de nombreux inspecteurs, lance Raymond Bachand. Le Ministère a reçu encore 1200 plaintes par année et a dû entreprendre de 500 à 600 poursuites, précise Me Richard Brouillet.