Le premier ministre canadien Stephen Harper juge que les politiques économiques américaines ont contribué à engendrer la crise qui secoue actuellement les marchés financiers, faisant écho aux critiques d'autres chefs d'État et de gouvernement du G7. Il a affirmé que son gouvernement ne pouvait faire grand-chose pour sortir les marchés de la crise.

Le premier ministre canadien Stephen Harper juge que les politiques économiques américaines ont contribué à engendrer la crise qui secoue actuellement les marchés financiers, faisant écho aux critiques d'autres chefs d'État et de gouvernement du G7. Il a affirmé que son gouvernement ne pouvait faire grand-chose pour sortir les marchés de la crise.

La surveillance déficiente, le crédit facile et une structure foncière qui favorise la création de bulles immobilières font partie des causes du tumulte financier, a avancé M. Harper dans une entrevue accordée à Bloomberg. Le chef conservateur, qui fait campagne pour être réélu le 14 octobre, tente de se poser comme le chef de parti le plus à même de diriger le pays en temps de turbulences économiques.

«Plusieurs choses sont allées de travers dans tout cela et, en passant, il y a eu beaucoup de signaux d'alarme. Cette crise ne devrait surprendre personne, a constaté M. Harper dans son avion de campagne. J'avais exprimé certaines de mes préoccupations à mes homologues américains au cours des derniers temps», a-t-il ajouté.

Harper a ainsi joint sa voix à un concert de critiques au sein des pays du G7 sur la façon dont le système financier a été géré dans la plus grande puissance économique au monde. Il a mis en évidence l'isolement des États-Unis au moment où ils tentent de mettre fin à la débâcle.

Les alliés des États-Unis ont jusqu'ici refusé de soutenir le plan de sauvetage de 700 milliards proposé par le secrétaire du Trésor américain, Henry Paulson. Interrogé à savoir si le Canada pouvait en faire plus pour restaurer la stabilité dans les marchés mondiaux, M. Harper a répondu: «Rien qui me vienne à l'esprit.»

Bien que des «mesures législatives» puissent être prises pour renforcer la réglementation actuelle, M. Harper a affirmé que le Canada avait déjà des règles plus strictes que les États-Unis et que les institutions financières étaient bien capitalisées par rapport à celles d'autres pays.

«Il est préférable de bien réglementer et de gérer le système que de devoir entrer en scène plus tard», a dit M. Harper. La surveillance plus stricte propre au Canada signifie que «dès maintenant, nous évitons de devoir intervenir et nous porter garants de l'industrie financière privée».

Selon M. Harper, l'un des éléments déclencheurs de la crise américaine est la «déréglementation excessive». Il montre aussi du doigt les lois fiscales qui incitent les propriétaires américains à s'endetter sans mesure.

«Une partie du problème pourrait être attribuable à la réglementation; une autre partie pourrait être -et je ne me ferais pas d'amis en disant cela si j'étais un politicien américain- la déductibilité des intérêts hypothécaires. La loi fiscale américaine incite les gens à miser à outrance sur l'effet de levier.»

Il a aussi parlé de la «mauvaise gestion» des géants du refinancement hypothécaire Freddie Mac et Fannie Mae, qui ont été mis sous tutelle par le gouvernement ce mois-ci, et d'indications selon lesquelles la Réserve fédérale aurait maintenu les taux d'intérêt trop bas.