Le président français Nicolas Sarkozy a estimé lundi soir à New York que les chefs d'État et de gouvernement devaient «la vérité et la franchise» sur la gravité de la crise financière et réclamé des sanctions contre les «responsables» de la situation.

Le président français Nicolas Sarkozy a estimé lundi soir à New York que les chefs d'État et de gouvernement devaient «la vérité et la franchise» sur la gravité de la crise financière et réclamé des sanctions contre les «responsables» de la situation.

«Nous devons la vérité et la franchise dans la crise financière que nous connaissons», a déclaré M. Sarkozy en recevant dans un grand restaurant new-yorkais le prix humanitaire de la Fondation Elie Wiesel pour l'humanitaire.

«Nous devons nous interroger sur nos responsabilités. Aujourd'hui, des millions de gens à travers le monde ont peur pour leurs économies, pour leur appartement, pour l'épargne qu'ils ont mise dans les banques», a-t-il ajouté.

«Notre devoir est de leur apporter des réponses claires. Qui est responsable du désastre ? Que ceux qui sont responsables soient sanctionnés et rendent des comptes et que nous, les chefs d'État, assumions nos responsabilités», a poursuivi le président français, sans toutefois identifier les «responsables».

«Si nous ne parlons pas clair, alors nous ne construirons pas un monde de stabilité», a-t-il estimé devant près de 800 invités, parmi lesquels de nombreux entrepreneurs et hommes d'affaires français et américains.

«Peut-être qu'au fond, le meilleur service qu'on peut rendre au monde d'aujourd'hui, c'est que les chefs d'État acceptent de prendre la mesure de la gravité de la situation et parlent franchement sur des sujets avec lesquels on ne doit pas transiger», a également jugé le président français.

Silencieux depuis plus d'une semaine, Nicolas Sarkozy devait évoquer mardi mardi matin la crise financière internationale devant l'assemblée générale des Nations unies, avant de prononcer jeudi à Toulon (sud de la France) un grand discours de politique économique.

Selon son entourage, le président en exercice de l'Union européenne (UE) devrait insister à New York sur l'un de ses sujets favoris, la nécessaire «moralisation du capitalisme financier», déjà rôdé l'an dernier devant la même assistance.

Plaidant pour un «New Deal économique et écologique», du nom de la politique conduite par le président américain Franklin Roosevelt après le krach boursier de 1929, il avait alors souhaité que le capitalisme financier se mette «davantage au service du développement et moins à celui de la spéculation».

Profitant de son séjour à New York, Nicolas Sarkozy s'est entretenu lundi avec le patron de la Réserve fédérale américaine à New York, Tim Geithner, avec lequel il a évoqué le déroulement de la crise, son impact et le plan de 700 G$ proposé au Congrès par les autorités de Washington pour permettre le redémarrage sur des bases saines du système financier américain.