Les investisseurs canadiens subissent un dur retour du balancier. Autant ils ont profité de l'envol des ressources ces dernières années, autant ils ont été écorchés par leur dégringolade depuis un mois.

Les investisseurs canadiens subissent un dur retour du balancier. Autant ils ont profité de l'envol des ressources ces dernières années, autant ils ont été écorchés par leur dégringolade depuis un mois.

Ainsi, la plupart des catégories de fonds communs de placement ont accusé des rendements négatifs au cours du mois de juillet, selon les résultats préliminaires de la firme d'évaluation de fonds Morningstar Canada.

Sans surprise, les fonds de métaux précieux et de ressources naturelles accusent les pires performances, soit des reculs de plus de 12%.

Ces fonds ont été emportés par la chute du prix du pétrole, qui s'est replié de 30% le mois dernier, tout comme le cours du gaz naturel. Le pétrole avait touché un sommet de 147$US le 11 juillet. Il a terminé le mois de juillet à 124$US... et poursuit sa glissade depuis le début d'août.

Aluminium, cuivre, nickel, la plupart des métaux ont aussi vu leur prix fondre. D'ailleurs, l'indice CRB qui reflète la valeur de 19 matières premières, a perdu 10% en juillet, son pire mois en 28 ans.

Comme la moitié de la Bourse canadienne dépend des ressources naturelles, les fonds d'actions canadiennes ont eu la vie dure. Ils ont perdu 6,2% en juillet.

Particulièrement présents dans le secteur des mines et métaux, les fonds d'actions de PME canadiennes affichent aussi de piètres rendements.

Les fonds de fiducies de revenus, qui allouent plus de 40% de leurs actifs au secteur de l'énergie, sont également en mauvaise posture (-5,9%).

Par contre, les investisseurs qui ont diversifié leurs placements à l'étranger, ont esquivé une partie de la baisse. Les fonds d'actions américaines ont glissé de seulement 0,6%, tandis que les fonds européens et asiatiques ont faibli de 2 à 4%.

Mais bien peu de catégories de fonds (neuf sur 42) ont livré des rendements positifs le mois dernier. En tête du palmarès, on retrouve les fonds de soins de santé. «Les cours des actions de ce secteur ont grimpé à la suite de l'annonce de plusieurs fusions et acquisitions», note Al Kellett, analyste pour Morningstar. Entre autres, Roche a offert 44 milliards US pour Genentech.

Des indices imbattables

Quand la Bourse s'écrase, les investisseurs s'attendent à ce que les fonds communs limitent les pertes enregistrées par leur indice de référence, ne serait-ce qu'en raison des liquidités que les gestionnaires conservent, et qui amortissent le choc.

Pas si sûr. Les turbulences boursières de la dernière année ont incité la firme de Standard&Poors à décortiquer la performance des fonds lors du dernier marché baissier après l'éclatement de la technobulle (août 2000 à décembre 2002). Résultat: «Nous avons découvert que le rendement moyen des fonds d'actions canadiennes est supérieur à l'indice, mais cela n'est attribuable qu'à une poignée de fonds qui ont très bien fait», expose la directrice Jasmit Bhandal.

Seule une minorité (39%) de fonds d'actions canadiennes ont obtenu un meilleur rendement que l'indice de la Bourse de Toronto S&P/TSX plafonné.

Même constat pour les fonds d'actions américaines: moins du tiers (29%) ont réussi à battre l'indice, lors du dernier marché baissier. Idem pour les fonds d'actions internationales (32%).

Lorsque la Bourse va bon train, les fonds communs ont encore plus de mal à dépasser les indices, constate Standard&Poor's.

À peine 4% des fonds d'actions canadiennes ont fait mieux que l'indice de la Bourse de Toronto, au cours des cinq dernières années (en date du premier trimestre 2008). Un mince 10% des fonds d'actions américaines et 12% des fonds d'actions mondiales ont surpassé leur indice.