Votre mariage s'en va à vau-l'eau. Votre voisin vous fait des misères. Votre entrepreneur vous laisse en plan. Votre fils fait une bêtise. Vers qui se tourner quand le besoin juridique se fait sentir?

Votre mariage s'en va à vau-l'eau. Votre voisin vous fait des misères. Votre entrepreneur vous laisse en plan. Votre fils fait une bêtise. Vers qui se tourner quand le besoin juridique se fait sentir?

«Et ces documents qui étaient sur votre comptoir, vous les avez remis à votre avocat?», a demandé Guy A. Lepage à Julie Couillard, à propos du petit oubli qu'on connaît. «Exactement», a-t-elle répondu.

Et vous, avez-vous un avocat? Quelqu'un à qui vous faites appel spontanément si vous avez une question, une inquiétude ou, pire, un ennui juridique?

Pour la plupart d'entre nous, la réponse est probablement non.

Nous faudrait-il un avocat de famille, un notaire de famille, comme nous avons - ou devrions avoir - un médecin de famille?

«Chez moi, en tout cas, ils sont bien contents d'avoir un avocat dans la famille», lance en clin d'oeil l'avocate Stéphanie Poulin, responsable des services juridiques à Option consommateurs.

Tous n'ont pas cette chance. S'il n'y a pas d'urgence, on peut fouiller soi-même la question. «Beaucoup de ressources peuvent répondre à des besoins, parce que malheureusement, à part les très riches et les très pauvres, les gens n'ont pas les moyens de se payer un avocat», constate Me Poulin. Les services de consultation juridique des facultés de droit, les lignes téléphoniques d'assistance juridique sans frais peuvent fournir des renseignements utiles.

Malheureusement, certaines situations ne laissent aucune place au temps ou au tâtonnement.

Au début octobre, en Montérégie, un jeune homme de 18 ans a provoqué un accident dans lequel ses deux passagers ont été blessés, dont une jeune femme qui a succombé à ses blessures. Il a poursuivi sa route sur quelques centaines de mètres jusqu'à la maison de son père. Arrêté, le jeune conducteur a été accusé de conduite avec facultés affaiblies causant la mort et de délit de fuite.

On ne peut faire autrement que se mettre à la place de ce père et se demander vers qui on se tournerait dans de telles circonstances. L'avocate du jeune homme, Me Karine Guay, rappelle l'existence d'un numéro d'urgence à appeler en tout temps en cas d'arrestation ou de détention. «Par exemple, les avocats de pratique privée du district de Saint-Hyacinthe ont un service de garde commun avec le barreau», explique-t-elle. Il y a un numéro de téléphone à composer les soirs, les nuits et les fins de semaine alors que les bureaux d'avocats sont fermés.

«S'il y a un appel fait par les policiers à ce service de garde pendant la nuit, poursuit-elle, l'avocat qui répond va s'occuper du client à sa comparution.»

Ce service, offert sur une base régionale, s'appelle Urgence avocat. «C'est gratuit et la moyenne d'expérience des avocats est de 18 ans», indique Me Dyane Perreault, directrice des services aux membres au Barreau du Québec.

L'Aide juridique a elle aussi un numéro d'urgence. «Si les gens se font arrêter pendant la nuit, ils appellent au numéro sans frais, où ils peuvent avoir les conseils préliminaires gratuits d'un avocat. Par la suite, nous faisons le suivi avec le client, à savoir s'il est admissible et si on peut continuer de le représenter», explique Me Karine Guay, elle-même avocate à l'Aide juridique. Son jeune client, majeur et étudiant, réunissait les conditions lui donnant droit à ce service.

Les numéros d'urgence de l'Aide juridique et celui d'Urgence avocat, réservés aux personnes en état d'arrestation ou de détention, sont affichés dans les postes de police. Mais la plupart du temps, les problèmes sont de moindre envergure...