Il y a toujours eu un certain nombre de PME qui trouvaient que l'accès au crédit n'était plus ce qu'il était. La différence, c'est que cette proportion est maintenant trois fois plus élevée.

Il y a toujours eu un certain nombre de PME qui trouvaient que l'accès au crédit n'était plus ce qu'il était. La différence, c'est que cette proportion est maintenant trois fois plus élevée.

C'est ce qui ressort d'un sondage effectué par la Fédération canadienne de l'entreprise indépendante (FCEI) auprès de ses membres.

Le directeur des affaires législatives de la section québécoise de la FCEI, Simon Prévost, indique que la fédération a décidé de procéder à ce sondage après avoir reçu des appels de membres qui se plaignaient de conditions plus contraignantes imposées par les institutions financières.

«Habituellement, ces préoccupations ne se rendent pas à nos oreilles, affirme-t-il. Ça montre que c'est problématique.»

La FCEI a demandé à ses membres comment avait évolué leur accès au crédit au cours des trois derniers mois. À l'échelle nationale, 27% des membres sondés ont indiqué qu'ils avaient vu une détérioration alors que 3% ont affirmé qu'il y avait eu amélioration.

«Ça laisse 70% de membres qui ne voient pas de différence, observe M. Prévost. Mais, historiquement, quand l'économie va bien, on voit une détérioration de l'accès au crédit pour 7 à 8% des membres sondés. On peut donc dire que la préoccupation est trois fois plus importante.»

Les petites entreprises qui ont vu une détérioration ont indiqué que leur banque avait voulu rappeler des prêts, ou encore qu'il leur était plus difficile d'avoir une ligne de crédit. Ou encore, qu'elle avait augmenté l'écart entre le taux préférentiel et le taux accordé à leur client.

M. Prévost note toutefois que la situation semble un peu moins préoccupante au Québec que dans d'autres provinces. Seulement 21% des membres sondés par la FCEI au Québec faisaient état d'une détérioration de l'accès au crédit, alors que cette proportion atteint 28% en Ontario, en Alberta et en Colombie-Britannique.

«Il n'y a pas de grosses différences entre le Québec et les autres provinces au niveau des autres indicateurs économiques, indique M. Prévost. Peut-être que le marché du crédit est différent au Québec en raison de la présence d'un fort joueur, Desjardins. C'est quand même 50% du marché de la PME dans la province.»